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Objectif Cinéma : Elles exprimaient un point de vue moral, mais je pense que ce que vous montrez à travers ce personnage correspond à une certaine réalité.

Merzak Allouache : Oui je pense. Elles non. J'ai présenté hier le film en Algérie et j'ai fait un débat. Il y a eu toutes sortes de questions, même si là bas on fait plus de déclarations qu'on ne pose de questions. Beaucoup ont trouvé le film trop pessimiste, ils s'attendaient à quelque chose de plus optimiste. On veut des happy-end, comme dans les films américains. J'étais très ému, car en tournant ce film, j'ai essayé d'exorciser la culpabilité de ne pas être resté là bas, de monter mes projets à partir de la France et de tourner là.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : On vous l'a reproché ?

Merzak Allouache : A demi-mots oui. En Algérie, on me reproche de faire des concessions, et ici aussi.


Objectif Cinéma : Ce problème que vous subissez, est ce que vous ne l'exprimez pas justement à travers vos personnages, à savoir une sorte de double appartenance, de double identité, un clivage. Tous vos personnages subissent ce clivage : aussi bien Yasmine, Rachid que Hakim.

Merzak Allouache : Oui, complètement. Pour Hakim, cela va jusqu'au cliché . C'est un terroriste, autrement dit un monstre pour les Algériens qui sont sur place. Or un monstre ne peut pas parler comme il parle dans le film. On rejette tout son discours. A Alger, on est un peu gêné de voir que ce personnage de Hakim est presque sympathique.


Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Votre film rappelle le ton des séries B, type film d'action, un rythme nerveux, une histoire simple et efficace.

Merzak Allouache : Oui. Toute la première partie dans la ville est plus rapide, ensuite je voulais qu'on se retrouve dans un univers plus calme, plus apaisé, qui va nous mener à la violence finale. J'ai donc travaillé d'une manière classique, bien que mon travail est artisanal.


Objectif Cinéma : Quel a été votre budget ?

Merzak Allouache : C'est un film à huit millions de francs.


Objectif Cinéma : Combien de temps a duré le tournage ?

Merzak Allouache : Huit semaines.