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DECOUPAGE

René Féret : " Il est excellent de faire un story board même si cela prend un temps fou. Bien sûr il y a sur le terrain une phase d'improvisation qu'il est bon de prendre; avec la pratique, on ne fait plus de découpage technique et on relativise notre idée précise des choses avec ce que proposeront les lieux, la facilité ou la difficulté de l'acteur à aller dans le bon sens, le temps, l'urgence, toutes ces choses qui interviennent jour après jour. C'est quand même dommage de se passer d'un découpage technique précis, parce qu'il se fait dans le calme et dans une écriture vraiment personnelle. Si on ne l'a pas sur le terrain, on subit des influences, et on peut être entraîné dans des directions qui ne sont pas forcément les bonnes. L'idéal est d'avoir un découpage technique précis et de pouvoir le transformer au jour le jour. "


DISTRIBUTION / PRODUCTION

  Objectif Cinéma (c) D.R.

René Féret : " Il y a une très nette évolution dans la distribution depuis 1992/93. Les conditions de production se sont assouplies, on a la possibilité de faire des films un peu plus marginaux, qui trouvent un financement minimum pour se faire. En revanche, au niveau de la distribution en salles, les films qui ne sont pas suffisamment armés pour avoir un budget important de sortie pour exister en tant que film, ne sont fournis que par des sociétés qui ont elles-mêmes participé à la production du film. Il aurait été facile de sortir mon film " les frères Gravet " d'une manière symbolique, mais j'ai préféré personnellement ne pas le sortir, parce qu'il aurait été distribué d'une manière médiocre. C'était inutile de faire tous ces efforts parce qu'en plus c'était difficile de trouver le moindre argent pour le sortir. D'un point de vue artistique, cela ne m'a pas créé trop de gros problèmes parce que je suis assez inconséquent sur le plan de la création, c'est à dire que je suis vraiment satisfait quand j'arrive à faire les films que j'ai envie de faire. Qu'ils soient vus ou non ne me dérange pas, tout au moins pour mon équilibre d'artiste. C'est évidemment navrant, mais ça ne me fait rien, je ne suis pas le genre à arrêter les gens dans la rue pour les faire entrer dans une salle et voir mon film à tout prix. C'est un fait. Heureusement il me semble que je suis arrivé un peu à la fin d'une période d'une série de films que j'ai fait à la fois sur mes souvenirs, des choses personnelles, ma famille, etc."

" Il y a plus de facilités aujourd'hui pour tourner les films, certains techniciens acceptent aussi d'être moins bien payés tout en apprenant leur métier en même temps... Il y a toujours une politique de l'avance sur recettes très positive pour les films de qualité. Mais, la nouvelle politique de Canal + est de ne pas acheter tout le cinéma français dans sa diversité, quels que soient le film, petit ou grand, mais la volonté de cibler davantage un cinéma de grande comédie française ou à grand spectacle, et un abandon des films plus pointus ou plus risqués. Cela est gravissime, on le redoutait depuis des années et le départ de René Bonnell l'a marqué. Pour l'instant, l'avance sur recettes résiste à ça, mais pour combien de temps ? On peut vraiment s'inquiéter. "