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ASSISTANTE SUR "VATEL"

Objectif Cinéma (c) D.R.

Suen Mounicq : La créatrice de costumes, c'est la tête pensante et l'imagination. On apprend beaucoup en travaillant à ses côtés, elle a les clefs de la création en main. Ses assistants s'occupent généralement de la gestion des budgets, du suivi avec les ateliers de couture, de faire en sorte que chacun puisse faire son travail dans les meilleures conditions. Yvonne Sassinot de Nesle intéresse beaucoup les assistants à la création, nous montre les tissus, nous demande parfois notre avis. Assistant, c'est aussi téléphoner beaucoup, être en contact avec tout le monde, faire passer les informations, gérer le budget.

Yvonne arrive avec les maquettes qu'elle a dessinées, nous les montre, explique comment elle voit le personnage, pourquoi, comment ; ensuite interviennent les choix de tissus.

Très concrètement la vraie préparation a commencé en janvier, quatre mois avant le tournage. Je suis arrivée à ce moment-là : je devais faire le lien entre Yvonne, son assistante Anne et l'atelier de couture créé pour l'occasion. Il y avait également la salle de coupe, le bureau, l'atelier de fabrication de bijoux, de teintures, etc. La créatrice de costumes, comme le chef-décorateur, monte une véritable petite entreprise près des bureaux de la production du film. On vit en autarcie tout en étant proche les uns des autres. Il y a eu quatre mois de préparation, des dessins jusqu'à la sortie des costumes terminés. L'atelier des costumes des rôles (faits sur mesure) était à Paris, une partie des costumes de la figuration était faite en Espagne et l'autre part en Italie.

Au bout de deux mois, un autre assistant : Eric est arrivé pour prendre en charge toute l'organisation de la figuration, la gestion d'un stock immense de costumes, organiser l'essayage des costumes par les figurants.

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Anne, l'assistante d'Yvonne Sassinot de Nesles n'a pu faire le tournage pour des raisons familiales. Je me suis alors retrouvée chef-costumière, une promotion absolument pas prévue ! Cela signifiait plus de responsabilités, une première fois sur un film aussi gros et la perspective d'apprendre des aînés ! C'était un vrai marathon sans être stressant parce que l'on aime ce qu'on fait. On ne se pose pas 3 milliards de questions car on est obligé d'y aller. De toute façon le cinéma c'est magique. Quoi qu'il arrive, le film sera en boîte. Il peut y avoir de grosses catastrophes, on arrive toujours à rattraper le retard, le décor cassé par la tempête, l'orage qui a mouillé tout le monde, le stagiaire régie qui ne se réveille pas et qui n'amène pas le comédien à l'heure, etc. Ce n'est pas la grosseur du budget qui fait la motivation, mais le budget engendre plus de facilités pour certaines choses. Quand on téléphone à des fournisseurs, ce n'est pas la même chose d'annoncer tel ou tel producteur, dire qu'on travaille avec telle ou telle star. On devra se battre d'une façon différente pour des films moins faciles à monter.