Objectif Cinéma : On
peut aussi constater une augmentation des budgets pour les
docu-mentaires.
Frank Beauvais : Oui
il y a eu et il y a toujours le documentaire de télévision
tourné en betacam ou en Dv. La Dv a changé
pas mal de choses : le documentaire de 52 ou 26 min reste
ce qu'il est, mais c'est vrai que d'un autre coté,
il y a eu des documentaires tournés en 35 mm avec
des moyens très importants qui a rencontré
un large public, on pense à "Microcosmos"
ou à "Himalaya", enfin c'est la partie
visible de l'iceberg, parce qu'il y a pas mal de documentaires
qui sortent dans un circuit plus restreint de salles, et
qui rencontrent leur public notamment grâce au travail
des distributeurs et des salles d'exploitation. On peut
citer comme exemples Denis Gerbrant, Nicolas Philibert,
ou "les glaneurs et la glaneuse" d'Agnès
Varda, dont on ne peut que se féliciter du succès.
Objectif Cinéma :
Combien de films reçois-tu
par jour ?
Frank Beauvais : C'est
assez irrégulier, il y a un flux quotidien de courts
métrages qui arrive d'un peu partout dans le monde.
A Strasbourg on n'est pas tout seul à visionner pour
le court métrage car le système de fonctionnement
est assez complexe. " Court circuit " comme tous
les programmes d'Arte en général, est fournie
par différents pôles ; le fournisseur français
de l'émission est Arte France, (essentiellement la
sept), qui propose des programmes à la centrale à
Strasbourg. Arte Strasbourg produit aussi de son côté
mais beaucoup moins, (c'est minoritaire dans l'année),
produit et achète des programmes qu'on va diffuser,
avec la ZDF. C'est une symbiose de communication entre différents
partenaires . Pour le court métrage, les apports
français viennent en majorité de la sept,
qui visionne aussi les films français et francophones,
qui ont la priorité d'achat.
Objectif Cinéma : Quels
sont les critères pour qu'un court métrage
soit sélectionné ?
Frank Beauvais : Les
critères de " courts-circuits " suivent
l'esprit de la chaîne, c'est un esprit de découverte,
d'originalité, d'envie de faire partager des films
de jeunes auteurs, les courts qui sont des ersatz de longs
métrages ne nous intéressent pas. Il y a des
critères objectifs de qualité, des qualités
d'écriture, de mise en scène, d'impertinence
également sans que cela implique non plus de l'austérité,
ce n'est pas le but, il y a une part de comédie.
Pour la comédie, on préfère la légèreté
aux films gags ou aux films à chute qu'on peut voir
ailleurs et qui sont souvent diffusés.