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Vincent Dietschy : Participer à un tournage, être présent de l'idée du projet à sa commercialisation permet d'être proche du film. J'ai beaucoup bénéficié de l'expérience des autres, de ce que j'ai pu voir. J'ai beaucoup plus appris qu'à l'IDHEC par exemple. L'IDHEC a été pour moi une expérience en creux et Sérénade est une expérience vraiment en plein, pas seulement une expérience de réalisation et de production mais aussi une expérience politique, parce que c'est vrai qu'avoir la responsabilité d'une société pose des questions éminemment politiques. Quand je dis politique ce n'est pas politique politicienne, de gauche, de droite, etc mais cela parle de la responsabilité dans la " cité ", de prendre place aussi par rapport aux films qui existent, à la façon dont le cinéma se fait, dont les films se produisent....En démarrant à zéro, on est obligé de construire un outil...


Objectif Cinéma : Est-ce que la question centrale dans la production du film ne doit pas être : l'idée et comment on va pouvoir appliquer cette idée ?

Objectif Cinéma (c) D.R.

Vincent Dietschy : C'est différent suivant les films. J'aime que mon film soit résumé en une idée directrice, et j'aime redécomposer cette idée à l'infini, alors que Thomas (Bardinet) est beaucoup plus instinctif : lui partira plus d'une histoire, d'une envie, d'un contexte, d'un terrain qu'il a envie d'explorer. Mais la question a été vraiment de savoir par quels moyens mettre en œuvre. Aucun des financements des courts ou des longs qu'on a produits ne se ressemblent.

Bénédicte Mellac : Certains ont été faits en fonds propres, d'autres ont été très bien financés.... Quand on a décidé d'un projet, on le fait...

Vincent Dietschy : ...avec plus ou moins de douleurs, de souffrances...


Objectif Cinéma : Prenons par exemple Caroline et ses amis, le film de Thomas Bardinet, premier des films produits par Sérénade...

Vincent Dietschy : On a tourné ce film et une leçon de français quasiment en même temps, à deux jours près, l'un à Bordeaux et l'autre à Paris. Pour Caroline et ses amis, c'était un scénario de Thomas à 100%, c'est peut-être le film qui s'est fait le plus individuellement. J'ai lu le scénario deux ou trois fois, j'ai désapprouvé des éléments dans le scénario que j'ai approuvé fortement quand ils ont été réalisés ! C'était déjà une leçon !

Bénédicte Mellac : C'était un film d'abord auto-produit par Thomas et racheté ensuite par Sérénade.

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Vincent Dietschy : Thomas avait l'intention de tourner coûte que coûte, en super 8. Je l'ai prévenu qu'en tournant en super 8, son film ne serait jamais exploité ! Tourner en 16 mm ne coûterait pas beaucoup plus cher et une vraie exploitation pourrait avoir lieu. En prenant ses économies pour financer ce film-là en 16 mm, il a très bien fait : ce film a rapporté beaucoup d'argent par rapport à son coup. C'est peut-être le plus gros succès de tout Sérénade. Il a rapporté près de 200 000 francs pour un coût de 40000 francs.