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Objectif Cinéma : En somme, tu as ta part de responsabilité dans la finition du film

Tom Dercourt : Même pas. Comme ils avaient réalisé une douzaine de montages de leur film en vidéo, plus rien ne fonctionnait. Les bouts se ressemblaient, ça tournait en rond. J'ai donc essayé de leur faire rompre les mécanismes du film qui étaient comme des gimmicks.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : C'était quand même très audacieux de produire un film muet en noir et blanc, dont la narration ne passe que par la musique et qui diffère complètement des Cachetonneurs par exemple. Cest encourageant de voir une boite de production capable de soutenir des projets aussi variés que les cachetonneurs, et Le Rat.

Tom Dercourt : Effectivement c'est le jour et la nuit. Mais attention, quand je suis arrivé, il y avait une matière préexistante. Ils avaient trois ou quatre court métrages, tournés en 8 et 16 mm ou en vidéo : ce genre de choses se produit soi-même.Une fois qu'ils sont arrivés au bout de ce qu'ils pouvaient faire, on s'est mis à travailler avec Emmanuel Letourneux pendant un mois sur l'écriture, en cassant le film, en le regardant, en analysant chacun des thèmes : l'eau, la mère, l'enfant, le vieux, le rêve, l'onirisme, le réalisme... On est alors arrivé à l'écriture d'un scénario complètement improbable, bien différent du film tel qu'il est aujourd'hui. Et quand ils ont travaillé avec une vraie monteuse, ils ont redécouvert leur rushes avec elle. Le montage a été rapide, ils savaient où aller précisément.


Objectif Cinéma : Tu as quelque peu dépassé le métier de producteur, tu étais plutôt là pour les guider. Ce nétait pas juste un investissement financier, cela te différencie des nombreux producteurs qui " se contentent " de réunir des fonds.

Tom Dercourt : Il est très difficile de réunir des fonds car il faut vraiment comprendre le film que tu es en train de produire. Là ce n'était pas possible de le faire de façon classique. C'était un peu d'investissement de ma part mais surtout du travail.


Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : N'importe quel producteur n'accepte pas de prendre un film en cours...

Tom Dercourt : D'autres gens auraient aimé produire Le Rat. On aurait pu faire du Rat un film d'un quart d'heure, beaucoup de gens me l'ont dit, mais je pense le contraire. C'était obligatoire pour eux de faire ce film, et c'était donc obligatoire que quelqu'un comme moi arrive. Sinon, Le rat ne se terminait pas. Mais un film c'est quand même du temps, tu sais que tu pars à l'aventure. C'est très particulier la relation que tu entretiens avec le réalisateurs. J'insiste sur la chance que j'ai davoir un frère réalisateur. D'ailleurs, il y a beaucoup de couples de frères dans le cinéma : Cohen, Podalydès, Almodovar : comme on se tape forcément dessus, c'est mieux quand c'est avec son frère.