Objectif Cinéma : Le
film va à l'encontre d'un certain public.
Tom Dercourt : Ce
n'est pas le film qui va vers le spectateur, c'est le public
qui va vers le film. Par contre ce sont les programmateurs
de salle qui décident s'ils passent le film. Et là
c'est étrange parce qu'on a à la fois des
salles UGC Ciné Cité en province, et en même
temps de l'Art et Essai fou furieux C'est très contrasté,
le Groupement des Cinémas de Recherche n'a pas soutenu
le film, alors que certains exploitants de salles art et
essai l'ont voulu.
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L'AFCAE, ou le Groupement des Cinémas
de recherche, ce ne sont pas des cinéphiles bénévoles,
il faut qu'ils gagnent de l'argent. Prends l'exemple d'Orso
Miret : son film est allé à la Semaine de
la Critique l'année dernière, les Films du
Losange le distribue, donc ils sont sûrs d'avoir un
minimum de recettes. En le labellisant " recherche
" les gens iront voir le film, sinon cela voudrait
dire que le Groupement des Cinémas de Recherche ne
prend que des petits films difficiles sans publicité...
Pour eux c'est faire des compromis entre un cinéma
différent et pointu, et en même temps un cinéma
populaire pour ne pas fermer boutique à la fin de
l'année.
Objectif Cinéma : Qu'est
ce que tu penses du circuit de production-diffusion en France
?
Tom Dercourt : Je
trouve que le circuit de production est extrêmement
favorisé par rapport au reste de la chaîne.
C'est un réel problème. On se soucie plus
de faire 150 films par an que de pouvoir permettre à
ces 150 films d'exister de façon équivalente
par rapport à leurs concurrents (américain
notamment) . Les distributeurs ont beaucoup de soucis ,
ce n'est pas comme la production. La production réussit
à ramener l'argent avant de faire un film, la distribution
non. Pourtant il faut mettre de l'argent sur la sortie d'un
film alors qu'il n'y en a qu'un sur dix qui marche. Mais
quand tu marches, tu marches bien, tu gagnes beaucoup d'argent.
Récemment il y a eu une mesure de Canal + pour aider
la distribution. 40 millions de francs vont lui être
destinés. Mais globalement entre Le rat, Les cachetonneurs,
Lise et André, il subsiste de grosses différences.
Là j'ai produit un court métrage, Shun de
julien Salé, dont je suis très fier, qui va
à la quinzaine des réalisateurs. C'est à
nouveau un film muet, en noir et blanc réalisé
par Julien Salé : il sera en avant programme du Rat
en salle.
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Objectif Cinéma : Comment
s'est constitué Les films à un dollar ?
Tom Dercourt : Trouver
ma place a été facilité par le fait
que je travaille avec mon frère Quand on a commencé,
personne ne nous connaissait, personne ne nous attendait.
Alors, quand on a décidé de se lancer en tant
que producteur j'ai eu un vrai atout : celui d'avoir comme
partenaire, un réalisateur, mon propre frère,
qui du coup est aussi producteur. C'est notre boîte
à tout les deux.