Objectif Cinéma : Comment
s'organise votre collaboration ? Quel rapport entretenez-vous
avec les différentes institutions ?
Tom Dercourt : Pour
l'historique : On a monté les films à 1$ il
y a 5 ans. En février 1996. La veille du tournage
du Déménagement après avoir fait pas
mal de court métrages en vidéo et un film
en 16mm. On s'est fait jeter avec deux scénarios
à droite à gauche. De droite et de gauche
! On a alors rassemblé nos quelques deniers, on a
fait Le déménagement, un film d'une heure
financé à hauteur de 70 000 francs. Puis un
mécène nous a donné un peu de sous
: 100 000 francs pour le finir. On a trouvé un distributeur.
Il est sorti en salle . Et on l'a vendu à TPS , on
a récupéré l'argent, et on s'est lancé
sur Les cachetonneurs, que j'ai vendu après montage
à Canal Plus, qui est par la suite devenu partenaire
puisqu'ils se sont engagés sur Lise et André
sur synopsis. Parallèlement j'ai commencé
à travailler avec Christophe et Nicolas sur Le Rat.
Avant qu'on tourne Lise et André. On leur a présenté
puis j'ai pu leur montrer Le Rat, le tournage terminé.
Entre temps chaque fois on avait l'avance sur recettes après
réalisation au CNC : ça c'est le petit bonus
qui fait toujours beaucoup de bien. Entre 350000 et 500
000 Francs.
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Objectif Cinéma : Vous
avez eu d'autres aides que les chaînes et le CNC ?
Le Thécif par exemple ?
Tom Dercourt : Non,
nous n'avons pas la même conception du cinéma.
Nous c'est un financement normal : CNC et Chaînes.
En temps normal avec des gens normaux, on touche l'aide
avant que le film ne se tourne, nous c'est simplement après.
Tu galères pas mal pour faire ton film mais d'un
autre coté tu l'assumes totalement. Artistiquement
tu es ultra libre. Tu sais que le film va être commercialisé
donc tu prévois de ne pas faire fuir le public, tout
en restant dans une démarche de véritable
création.
Objectif Cinéma : Tu
ne crois pas que l'assistanat - bien qu'il soit souvent
nécessaire - créé par ces aides, avant
que le film ne soit terminé, a tendance à
pénaliser le coté artistique et à le
cloisonner. Je suis allé au festival de Pantin, et
les courts métrages étaient de très
faible qualité, il n'y avait plus qu'à apposer
un tampon CNC.
Tom Dercourt : C'est
l'une des failles du système. Mais grâce à
ces aides, quelques-uns uns émergent tous les ans
et seront peut être demain de grands cinéastes.
Mais c'est vrai que ça fait quand même beaucoup
de déchets. Les Belges font dix films par an, dix
bons films. Mais bon plus ça va et plus je suis "
open mind ". Je ne pense pas me foutre de la gueule
du public en les invitant à venir voir Le Rat, je
pense les avoir bien prévenu. On ne lui ment pas
en lui disant de venir voir ce film. Sinon, entre temps
j'ai produit pas mal de petites choses, j'ai un atelier
Workshop vidéo, de comédie musicale Funky
populaire.