Objectif Cinéma :
Tu es très polyvalent !
Tom Dercourt : Oui
et puis surtout j'aime beaucoup la musique. et Le rat c'est
très musical.
Objectif Cinéma :
As-tu une influence sur les choix
musicaux du film ?
Tom Dercourt : Ma
culture musicale est principalement noire américaine,
jazz et funk. Après j'ai dans ma culture d'adolescent
le bon vieux rock, Bowie, etc. Mais à partir de 20
ans c'est " Black music " et puis un peu de "
House ", tout ce qui bouge, tout ce qui groove , ce
qui danse, qui est chaud.
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En fait mon empreinte sur le film
s'explique par l'amitié qui me lie au monteur son
qui a fait le sound design: je le connais depuis plus de
20 ans. C'était le premier collaborateur des Films
à 1 dollar , avant même que la boite se nomme
ainsi. On a toujours fait beaucoup de musique ensemble.
Sur les sons j'ai une totale confiance en lui. Ensuite le
mixeur avec qui on travaille s'appelle Philippe Kesler,
je l'ai rencontré sur Le déménagement.
Il a fait le son de tous les Klapisch, en passant par les
films de Claude Miller : tous les films français
où il y a de la création sonore. Vient alors
s'ajouter, Hubert Persal, musicien, que je connaissais pour
son travail sur le film de Claude Miller, La classe de neige.
C'est un mariage à trois, avec une très grosse
idée de ce qu'on voulait faire musicalement parlant.
Objectif Cinéma :
Qu'est ce qui fait qu'aujourd'hui
Les Films à 1 dollar marche ?
Tom Dercourt : D'abord
je suis radin. je fais très attention à l'argent.
Au début je ne me suis pas payé sur les Films
à 1 dollar. J'étais intermittent du spectacle,
je travaillais sur d'autres films, j'étais assistant
réalisateur pour d'autres productions, je gagnais
ma vie autrement, puis je me suis salarié. Mais au
début, c'était dur. Ceci dit, on avait tout
prévu. Il y avait 50 % de chance que la boîte
survive et 50% que la boite disparaisse. On ne dira jamais
assez combien le cinéma, c'est aléatoire.
Tu sors Le Rat au bout de quatre ans de travail et tu te
retrouves en face " d'Hannibal. C'est passé
à peu de choses. L'affiche se ressemble. Il y a du
hasard et de la chance, il faut être un peu joueur,
mais surtout quand tu te prends des claques, il faut toujours
se dire que c'est normal. C'est quand ça se passe
bien que ce n'est pas normal. Il faut se blinder par rapport
à ça. Quand tu sors un film il y a 9 chance
sur 10 que ça ne marche pas et que tu sois déçu
au bout de nombreux mois de travail. Donc le jour de la
sortie, c'est champagne quoi qu'il arrive.