Objectif Cinéma :
C'est encourageant : on peut donc
tourner un film en 35 mm quand on n'a pas de production.
Franck Allera : C'était
une corvée, car je n'avais pas de société
de production derrière moi. Et les prestataires veulent
tous des garanties. Ensuite c'est une horreur, tous ces
tampons, ces cachets à faire.. A partir du moment
où le tournage est fini, le coût se limite
assez facilement. Pour le montage image, le montage son,
le mixage, des connaissances m'ont aidé : on ne cessera
jamais de dire que le cinéma reste une histoire de
rencontres. Ce qui coûte le plus cher, c'est le report
optique, mais on m'a fait un bon prix.
Objectif Cinéma : Comment
passe t-on d'un montage virtuel à une copie argentique
?
Franck Allera : Quand
on fait le télé-cinéma du négatif
pour monter en virtuel, l'image n'est même pas étalonnée,
elle est bonne mais ce n'est pas celle, finale, du film.
Une fois ton film terminé en vidéo, le négatif
n'est même pas encore coupé. Après avoir
reçu une liste de codes ( numéros en bas de
la pellicule ), le laboratoire coupe le négatif selon
la sortie papier que fait l'ordinateur.
Objectif Cinéma : Quel
parcours va suivre Action ton second métrage
?
Franck Allera : Je
vais essayer de le présenter dans les festivals.
Objectif Cinéma : Quel
avenir peut avoir ton film dans un festival ?
Franck Allera : Mon
objectif est d'abord aujourd'hui de trouver une production.
J'arrête les films auto-produits ! J'en ai fait deux
tout seul, ça coûte trop cher, ça demande
une énergie phénoménale... Je veux
trouver un producteur !
Objectif Cinéma : Pourquoi
ne pas l'avoir présenté au CNC ?
Franck Allera :
J'y envoyais avant des scénarios, mais je ne le fais
plus. J'adore le fantastique, notamment, et je pense lutter
encore longtemps avant d'arriver à me faire produire
un scénario fantastique. Je ressens en fait un énorme
écart entre mes envies et ce qui se produit actuellement
en court métrage.
Objectif Cinéma : Quel
rapport as-tu avec les maisons de production ?
Franck Allera : J'ai
envoyé par exemple un scénario de science
fiction il y a 2 ans, après avoir tourné le
1 premier. J'ai fait 120 envois, et sur lecture du scénario,
j'ai eu 10 réponses. Les chiffres sont assez parlants.
Personne ne m'a demandé de voir ce que j'avais fais.
En France il y a une culture du scénario qui est
assez terrifiante. Je ne comprends pas comment une société
de production peut faire confiance à quelqu'un qui
n'a rien à montrer. Mais j'avoue que c'est peut être
de la jalousie mal placée d'un impatient qui souhaite
vite trouver un producteur.
Objectif Cinéma :
Quelles sont aujourd'hui les possibilités
offertes aux jeunes réalisateurs de faire du cinéma
?
Franck Allera : Franchement
je ne sais pas, mais il faut clamer haut et fort que les
prestataires sont des gens adorables, qui t'écoutent.
Alga ou Eclair, entre autre, ne gagnent pas d'argent avec
les courts métrages, pourtant, ils feront toujours
leur possible pour te faire des réductions. Si tu
vas les voir humblement, en prenant conscience qu'en face
de toi, des gens se disent qu'un jour tu feras peut être
un long métrage, il y a moyen d'obtenir des réductions.
On ne te loue jamais quoi que ce soit à plein tarif.
Jamais ! Ensuite, il ne faut pas hésiter à
aller voir les mairies, à demander des aides régionales.