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Objectif Cinéma : Il faut être très autonome en somme

Laurent Gabiot : Excepté les sons pensés dès l'écriture du scénario, c'est à l'ingénieur du son d'apporter tous les sons annexes. Lorsqu'on réalise les sons seuls avec les comédiens, le réalisateur n'est pas toujours présent pour les diriger. Ce n'est pas toujours facile de travailler seul avec les comédiens.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Utilises tu beaucoup de micro HF et dans quel cas ?

Laurent Gabiot : J'essaie d'éviter, je n'aime pas trop le son des micros HF, je préfère utiliser la perche. Je n'ai d'ailleurs pas beaucoup enregistré avec les HF, car sur les films où j'ai travaillé, le découpage permettait de tout faire à la perche. J'en ai utilisé récemment dans le documentaire sur Toulouse Lautrec. On les utilise principalement lors d'une discussion quasi improvisée, ou lorsqu'il y a des plans en voiture. Les conditions ne permettent pas alors de percher. Mais le rapport au son en documentaire n'est pas le même qu'en fiction. Sur le film de Thierry Jousse, je ne les ai sortis qu'une fois. C'était pour la séquence avec Anna Karina, ne sachant pas trop quelle serait la valeur de cadre. Cela dit, c'est principalement le son de la perche qui a été repris au mixage, car il n'y avait pas trop de problème de circulation.


Objectif Cinéma : Dans quel cas utilises-tu des micros statiques ou micros dynamiques ?

Laurent Gabiot : Les trois quart du temps, on se sert de micros statiques. Les micros dynamiques les plus utilisés au cinéma sont les M160 et M88 de Beyer, ce sont des hypercardioïdes : le M160 très utilisé avant, est un micro qui nécessite de très bons pré-amplis pour avoir assez de gain. Le M80, lui, est un micro que j'aime beaucoup, avec un grain chaleureux. Mais son poids complique considérablement le travail à la perche. Cependant ce micro permet de s'affranchir des sons ambiants, il est un peu moins sensible, et il isole bien les fonds gênants.

Objectif Cinéma (c) D.R.

Sa dynamique encaisse des niveaux assez forts ; les fonds sont noyés et disparaissent un peu plus, il donne pas mal de présence aux voix. Un M88 coûte hors taxe 2600 francs, ce qui n'est pas cher, les Neumann c'est autour de 6 000 francs hors taxes, les MKH de Seinheiser 9 000 francs.


Objectif Cinéma : Arrive-t-il à un ingénieur du son de percher ?

Laurent Gabiot : J'ai fait un remplacement sur le film de Jean Paul Civeyrac, mais ça n'arrive que rarement. Par contre, il est plus fréquent de percher tout en s'occupant de l'enregistrement sonore.