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Objectif Cinéma : Comment qualifierais-tu ton travail pour obtenir une cohérence sonore sur un film ? Cela se passe dès le découpage ?

Laurent Gabiot : Dès la lecture du scénario, on a déjà une idée du montage, il y a des idées de séquences qui s'enchaînent. Il faut sentir quelque chose d'un peu musical. Le découpage et les discussions avec le réalisateur viennent préciser les idées. Mais c'est effectivement surtout au découpage : on regarde si les scènes sont en ruptures, si elles glissent les unes dans les autres, on imagine les genres de sons qui vont rythmer les scènes.



Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : La normalisation du format en 5.1 change-t-elle ta manière de travailler ?

Laurent Gabiot : En fait cela a moins changé le travail du son direct que celui du monteur son et du mixeur. Le travail du montage a beaucoup changé, les pistes n'ont cessé de se multiplier, et à présent on monte des sons destinés à la stéréo avant, au surround, au haut parleur de derrière. On pense à la spatialisation du son bien à l'avance. Lors de la prise de son direct, on essaie de tourner un peu en stéréo, ce n'est pas évident à faire mais on peut récupérer de la profondeur.


Objectif Cinéma : Qu'est ce qui implique l'enregistrement des directs en stéréo ?

Laurent Gabiot : Ce n'est pas compliqué. En général, on peut faire ça sur des plans fixes, c'est un doublage : l'enregistrement de 2 directs. Il y a deux enregistreurs, deux micros, un pour les dialogues en mono qui iront au centre, et un où j'essaie de récupérer l'ambiance, en composant un couple sur un pied et un deuxième enregistreur en même temps.
Ce qui change aussi, entre le 4-2-4 et le 5.1 ce sont les types de couple (les 2 micros qu'on utilise pour la prise stéréo, un micro pour la gauche un pour la droite, et le couple se constitue en fonction du positionnement des micros entre eux, ou séparé).

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Il y a une différence de temps selon l'endroit où sont positionnés les micros. Pour simplifier, il existe 2 types de stéréo : d'intensité, et à différence de temps.
Ceci dit, il faut rappeler que la stéréo n'existe pas au cinéma, dans le sens ou cela voudrait dire mettre un micro à gauche et un à droite, or au cinéma ce n'est pas vraiment ça. Dans tout ce qui est Dolby SR (4-2-4) on matrice 4 pistes en 2 puis 2 pistes en 4. Ce qui va d'un coté, va un peu de l'autre et tout se remélange. Dans un couple Delta T (à différence de temps), il y a forcément quelque chose qui va repartir dans les arrières, alors on évite cet effet avec un couple XY (d'intensité). Par contre en 5.1 c'est plus une fusion stéréophonique classique : ce qui est destiné à l'avant est vraiment à l'avant. On travaille le couple stéréo en fonction de ce qu'on veut obtenir en salles.