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Objectif Cinéma : Comment gérez vous la Distribution / Production?

Régine Vial : C'est assez simple : on reprend les projets à différents niveaux. Il faut faire confiance aux gens. Dans le cas d'Orso Miret, Nathalie Mesuret de Sunday Morning avait besoin d'un engagement vis à vis de Canal +, vis à vis de la Sofica, organisme de crédit qui gère l'argent qui vient des contribuables et leur est défiscalisé. Avec cet argent investi dans le cinéma, la Sofica garantit les droits télé, reprenant de l'argent au niveau de leur engagement.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Expliquez nous en quoi consiste le combat?

Régine Vial : Le combat est difficile et angoissant. C'est le combat du ciné-chiffre, c'est la jungle : vous êtes là et vous vous heurtez à la bataille des chiffres. Soit vous faites des entrées, soit vous n'en faites pas, et que vous soyez Orso Miret ou Mel Gibson, on vous juge sur les chiffres. Ainsi étant donné qu'y a une quinzaine de films qui arrivent chaque mercredi, si les chiffres ne sont pas bons vous éjectez. Notre travail, c'est qu'il reste le plus longtemps possible à l'affiche, tandis que la bataille des exploitants c'est d'en changer le plus vite possible. C'est une quête : on essaie de réduire et eux d'accélérer. C'est assez violent, de plus en plus de films sortent sans aucune protection. On peut convaincre n'importe qui mais la réalité c'est le marché. il faut être extrêmement dur, en même temps c'est un travail de confiance entre le producteur et le metteur en scène. Il arrive qu'on souhaite des coupures, qu'on se batte longuement avec un metteur en scène pour qu'il coupe une scène de son film. Quand il ne veut pas, il s'en est mord parfois les doigts à la sortie.


Objectif Cinéma : Quel problème pose donc l'interaction production - distribution?

Objectif Cinéma (c) D.R.

Régine Vial : La distribution, c'est une courroie de transmission ; donc tout d'un coup, vous perdez un certain contrôle. La distribution est une tout autre structure, où il y a d'autres films avec les vôtres, c'est un monde régi par d'autres règles. Avant on était distribué par 3A, une boite de renom, qui sortait 2 à 3 films par mois. Ainsi vous passez 3 à 4 ans sur un film puis vous le donnez à quelqu'un qui ne va pas forcément le mettre en lumière en premier. Il y avait en outre une communication qui ne nous convenait pas. Nous avions besoin d'accompagner les films très loin, jusque dans les salles, et essayer que chaque film soit dans les meilleures salles.