Objectif Cinéma :
Quels sont les films les plus
difficiles à vendre et pourquoi ?
Pierre-Emmanuel Barthe :
Les premiers films sans castings, les
films étrangers (lorsque l'équipe est indisponible
pour se déplacer en France), les films d'auteur (parce
que les circuits, d'une façon générale,
ne laissent guère de chance à ces films). Le
rapport entre le budget de sortie et la remontée des
recettes est très déséquilibré.
Objectif Cinéma : A
l'inverse, quels sont les petits plus qui facilitent la promotion
d'un film ?
Pierre-Emmanuel Barthe : La
notoriété du castings, du réalisateur.
Une bonne couverture du tournage. Une presse tonitruante et
unanime. Un superbe film annonce efficace....
Objectif Cinéma :
Obtenir un prix peut-il aider
la carrière d'un film ?
Pierre-Emmanuel Barthe :
Tout dépend du film. Hormis
le contre-exemple de La Vie est belle de Roberto Begnini,
dont le Grand prix du jury est apparu aux yeux du public comme
la palme du cœur, les prix majeurs sont seuls indicatifs.
Une avalanche de nominations peut aider aussi, mais cela reste
un petit coup de pouce, sans plus...
Objectif Cinéma : Peut-on
chiffrer ses répercutions, comme aux Etats-Unis, où
l'on évalue les retombées à 30 millions
de dollars pour le film qui remporte l'Oscar du meilleur film
?
Pierre-Emmanuel Barthe : Non,
mais sortir un film fortement pressenti pour les Oscars dans
la période ou la presse parle beaucoup de cette cérémonie
ne peut pas nuire. Si le film a de la chance, il en profite.
En revanche, les César ayant lieu un an après
la sortie d'un film, cela ne représente aucun intérêt.
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Objectif Cinéma :
Est-il vrai que les prix sont importants
pour Bac Distribution ? Existe-t-il une relation entre le
fait que vous ayez certains films oscarisables (Ali
de Michael Mann) ou palmables (The Yards de James Gray,
les films de David Lynch ou Jim Jarmusch,...), que vous ne
preniez pas certains films qui n'auront aucun prix (Terre
Neuve de Lasse Hallstrom), ou encore que vous remettiez
sur le marché des films qui n'ont pas satisfait en
festivals (The Pledge de Sean Penn ) ?
Pierre-Emmanuel Barthe : Nous
achetons les films au prix du marché. Certains confrères
font des offres plus importantes sur des films que nous souhaitions
distribuer car nous aimons leurs auteurs et étions
tentés par l'aventure. Nous ne lâchons jamais
un film en cours de route. Le producteur peut décider
de l'attribuer à un autre distributeur (Terre Neuve)
qui aura plus de place que nous. Nous suivons les auteurs
que nous aimons (Jim Jarmusch, David Lynch, Bertrand Tavernier...).
Objectif Cinéma : Quelle
est votre meilleure campagne de promotion à ce jour
?
Pierre-Emmanuel Barthe : A
ce jour, Pulp Fiction de Quentin Tarantino : pour l'affiche,
la promotion en province, les animations, le merchandising...
pour tout.
Objectif Cinéma :
Parmi celles de vos concurrents, laquelle auriez-vous voulu
réaliser ?
Pierre-Emmanuel Barthe :
Monster & Cie.
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