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Objectif Cinéma (c) D.R.

Certes, le déroulement sous cette forme est critiquable. Mais, nous nous y tenons car finalement les reproches qui nous sont faits sont assez contradictoires. On nous reproche de ne pas être suffisamment pointus en matière d'histoire ou techniques en matière de cinéma, en même temps que de parler trop de cinéma ou d'histoire au détriment de l'un ou de l'autre. C'est pourquoi, dans le cadre des tables rondes organisées nous nous contentons de délivrer une information et de répondre aux questions qui émaneraient du public. Du coup, le public est plus réceptif. C'est là que réside, selon nous, toute la force du festival, a fortiori de tout festival. Le reste du temps, le public va au cinéma épisodiquement, et voit un film pour lui-même. Là, nous lui offrons la possibilité de l'inclure dans un corpus, de fait des correspondances, des discours s'organisent entre les films et dans la continuité du programme.


Objectif Cinéma : Quel est le régime de fonctionnement du festival ? Quel budget et quel(s) type(s) de financement pour quelle viabilité ? Quelle fréquentation ?

Michel Cadé : Le festival Confrontation est une association Loi 1901, à but non lucratif. C'est à dire avec un Conseil d'administration qui élit des dirigeants, disons avec beaucoup de pérennité, et à côté de ça une poignée de salariés. La majeure partie des membres est bénévole, ce qui représente environ 70 % des effectifs, et l'association ne compte aucun salarié à la direction. Nous sommes très attachés à ce régime de fonctionnement qui signifie beaucoup pour nous : il y a une vraie culture, une vraie fierté associative. Même si cela représente beaucoup de travail, et notamment pour attirer les gens.

En ce qui concerne le budget, le nôtre est moyen, mais il est évident qu'un festival au budget auto-suffisant, ça n'existe pas. Les partenaires institutionnels sont indispensables. Pour Confrontation, notre premier partenaire est la ville de Perpignan. Nous recevons des aides considérables, qui sont en fait allouées à l'Institut Jean Vigo dans sa globalité, et dont le festival ne représente qu'une seule de ses activités, à côté de la recherche, l'édition, la conservation, les stages, etc. L'Institut est une sorte de cinémathèque même si le non-film (à savoir les archives, des affiches, des appareils) y est quantitativement plus important que le film. Pour le reste, nous bouclons le budget grâce aux sponsors privés, à hauteur de 20 %. Nous entretenons de bons rapports avec les uns et les autres, et cela tient essentiellement au fait de ne pas demander de rallonge, jamais. Mais, cela tient aussi à la bonne santé de Confrontation en terme d'image et par là même de fréquentation. Mes prédécesseurs avaient tendance à embellir les choses, à annoncer des 40 000 spectateurs, mais pour être parfaitement honnête nous n'en sommes pas là, et sommes très fiers de nos 12 à 15 000 spectateurs. Donc, pour répondre à la question, le festival rentre effectivement dans ses frais, et cela au prix, il est vrai, d'une très bonne gestion qui, d'ailleurs, nous a valu, il y a quelques années, la surprise de voir le fisc nous rendre de l'argent.