Objectif Cinéma :
Il existe en quelque sorte une mise en jeu supplémentaire
dans ce nouveau film, quelles étaient vos intentions
avec ce nouveau film ?
Sandrine Veysset : A
chaque fois que je finis un film, je ne sais pas lequel
je vais faire. Cela prend forme petit à petit. En
plus le cas est différent étant donné
que je ne l'ai pas écrit seul. Ce ne sont pas les
mêmes rapports. Je ne pars pas avec des " intentions
de départ " quand je fais un film. Martha
Martha n'est pas un film à message, le but est
de remuer les gens, que cela les prenne aux tripes.
Objectif Cinéma : Que
vous a apporté cette collaboration à l'écriture ?
Sandrine Veysset : On
se sent moins seul. L'écriture est un travail ingrat,
dans la mesure où l'on est souvent en proie au doute,
un peu désespéré en somme. C'est pour
cela que l'on s'est arrêté une quinzaine de
jours avant de repartir de plus belle, mais il est vrai
que cela apporte énormément de ne pas être
seul avec un point de vue.
Objectif Cinéma : Comment
est née cette rencontre avec Sébastien Régnier ?
Sandrine Veysset : J'avais
commencé à adapter le livre d'une romancière
américaine aux personnages féminins en marges,
très marqués, toujours en déséquilibre,
mais les droits étaient déjà pris.
Puis j'ai eu envie de travailler avec quelqu'un. Par l'intermédiaire
d'un ami scénariste, j'ai rencontré Sébastien
avec qui tout s'est bien passé. C'est un garçon
très polyvalent.
Objectif Cinéma : Vous
êtes arrivée plus ou moins vierge de cinéma
ce qui explique sans doute votre style quelque peu naturaliste ?
Sandrine Veysset : Je
filme instinctivement, mais évidemment tout est extrêmement
préparé. Je sais assez rapidement comment
je vais monter mes plans. Ce qui fait sans doute mon style,
c'est cette brutalité, à tel point qu'à
chaque fois que je vois un bout de mes films à la
télé, je trouve que cela ne ressemble pas
à un film.