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ENTRETIEN

Programme naquit de la rencontre d’Arnaud Michniak (ex Diabologum) et de Damien Bétous, le fruit de leurs obsessions donnera en 2000 un premier album incandescent à l’atmosphère fin de millénaire : Mon cerveau dans ma bouche (chez l’incontournable label Lithium). L’enfer tiède, leur nouvel album en est la térébrante suite
.


Objectif Cinéma : Quelle est la genèse de Programme ?

  Damien Betous et Arnaud Michniak (c) Lithium

Damien Bétous : Quand nous nous sommes rencontrés, nous avions l’envie d’utiliser nos savoir-faire respectifs : l’écriture, et une certaine vision du monde pour Arnaud, ainsi que mon rapport à la musique, dans un regard pour chacun très personnel, sans se soucier du genre et du format : rock, rap…peut importe, l’important était de se servir de nos acquis pour exprimer de la manière la plus directe ce que nous avions au fond de nous.

Nous avons donc essayé de mettre en forme parole et musique sans que ce soit automatiquement sous un format classique de chansons.

Avoir une attitude singulière a été le début de Programme, dans cette volonté de descendre au fond des choses sans commettre le moindre compromis.

Arnaud Michniak : Nous avions l’envie commune de sortir du cadre dans lequel nous nous trouvions.


Damien Betous et Arnaud Michniak (c) Lithium

Objectif Cinéma : Comment se répartit le travail de création à l’intérieur de Programme ?

Arnaud Michniak : Damien fait l’essentiel de la composition et j’écris les textes, mais nous discutons tous les deux de l’ambiance de base à insuffler. Etant moi-même musicien au départ, nous essayons de définir l’élan que prendra tel ou tel morceau.

De même pour les textes, il y a dans leur genèse un travail de collaboration : on parle beaucoup pour être sûr que tout aille dans le même sens.


Objectif Cinéma : Il est impossible de mettre une étiquette sur votre musique, comment vous définissez-vous ?

Damien Bétous : Les gens qui m’inspirent le plus demeurent ceux qui arrivent à avoir un imaginaire propre, un avis très personnel sur ce qui les entoure, et à utiliser une esthétique de circonstance. C’est à dire être capable de tout réinventer quand ils sont confrontés à quelque chose, pour l’exprimer au plus juste.

C’est ce que je trouve fabuleux chez les artistes et c’est ce qui m’accroche au delà du genre se trouve d’abord le questionnement : comment ?

Effectivement, c’est aussi notre envie de base. Plutôt que de composer et d’élaborer des chansons classiques, voire un peu bêtes dans leur principe pour faire un bête disque, on essaie de trouver dans la chanson même l’essence de ce qui se passe.

Les mots véhiculent un sens qui peut ensuite se démultiplier et nous échapper, c’est à nous de trouver par la musique un éclairage particulier et précis aux mots en se disant " voilà : nous on l’entend comme ça dans un lien insécable, inextricable entre les mots et la musique ". C’est ce qui explique peut-être l’aspect éclatée de nos chansons.

  Damien Betous et Arnaud Michniak (c) Lithium

Arnaud Michniak : C’est une très grosse partie de notre travail, d’arriver à trouver des voix, des interprétations, des sons qui fassent que ce ne soit pas juste de la voix sur de la musique, il convient de dépasser tout cela pour créer une entité pour que dans un deuxième temps cela puisse créer un univers sur la longueur du disque.

Dans ce sens nous avons un côté cinématographique indirect, on entre dans l’album comme dans un film parce qu’il y a un univers particulier, une vision et une cohérence.