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  Frontière (c) D.R.
Objectif Cinéma : Frontières a été tourné au Maroc. Le tournage s’est-il déroulé dans de bonnes conditions ? Combien de temps a-t-il duré ?

Mostéfa Djadjam : Frontières a été tourné au Maroc pour des raisons économiques et pour des raisons d’assurance. En Algérie, nous aurions pu tourner les passages dans le désert, mais cela aurait engendré trop de problèmes logistiques. Le tournage a duré 42 jours. Ce qui est très peu pour un film où il y a autant de décors et de personnages. Le tout avec un budget d’environ 11 millions de francs.


Objectif Cinéma : Ces conditions ont dû représenter un tour de force pour le chef opérateur, d’autant plus que la photographie est assez remarquable ?

Mostéfa Djadjam : Je suis très content de ma rencontre avec le chef opérateur Pascal Lagriffoul, qui c’est avéré être un atout précieux pour travailler dans ces conditions. Pascal s’est senti très investi dans le sujet même du film. Nous étions très proches durant le tournage.


Frontière (c) D.R.

Objectif Cinéma : Avez vous rencontré des difficultés à diriger des acteurs pour la plupart non-professionnels ?

Mostéfa Djadjam : Non. Tout s’est fait dans une belle symbiose. Il n’y avait pour ainsi dire que deux acteurs professionnels qui incarnaient les personnages du marabout et de l’instituteur.

Les autres n’avaient eu que de légers rapports avec le jeu d’acteur et le cinéma, voire même aucun. Mais cela ne m’a pas gêné. Au niveau du groupe des sept protagonistes principaux, je pense que la direction d’acteurs ne m’a échappé à aucun moment.

Bien sûr il y a peut-être des détails qui n’ont pu être corrigés par manque de temps… Mais c’était un film tourné dans l’urgence et je voulais rester au plus près du sujet. Certains plans ont même été tournés sans prise de sécurité. Quand nous avons visionné les rushes, à la fin du tournage, nous avons été très heureux de constater qu’il y avait très peu de choses à jeter. Il y a eu très peu d’incidents dus aux poils et au sable, alors qu’habituellement, le fait de tourner dans le désert entraîne une multitude de problèmes de ce genre.



Objectif Cinéma : Le comédien Develin Matthews, qui interprétait l’un des sept personnages du groupe est décédé pendant le tournage (le film lui est d’ailleurs dédié). Sa disparition du groupe a lieu au milieu du film, elle est déterminante dans sa diégése. Comment gère t-on un tel drame sur le tournage ? Est ce que la mort de Develin a provoqué d’énormes bouleversements du scénario initial ?

Mostéfa Djadjam : Develin n’était pas acteur. Il était peintre. Je l’avais rencontré dans un bar. Comme il me fallait un anglophone dans le film, j’ai pensé que cet américain conviendrait tout a fait.

Develin a, par la suite, effectué un travail d’acteur remarquable, allant même jusqu’à prendre l’accent libérien. C’était un être exceptionnel...