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Objectif Cinéma : Et comment est intervenue la décision d’organiser une projection destinée à des producteurs ?

Thomas Salvador : J’en étais arrivé au point d’avoir presque oublié que j’avais fait ce film. J’ai été poussé par des gens de mon entourage qui l’avaient vu sur table de montage et qui le trouvaient bien. Le temps passait, je n’étais pas connecté au milieu, je ne savais pas du tout ce qui se faisait, puis j’ai décidé d’aller dans un festival pour repérer les productions susceptibles de me suivre. Ensuite j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai appelé des producteurs... J’ai organisé des projections de ma copie de travail et Nicolas Brevière de Local Films a proposé que l’on finisse le film ensemble. Il a immédiatement été pris au festival de Pantin, puis a bénéficié de l’aide du THECIF qui a payé le gonflage en 35mm car initialement le film était conçu et tourné en 16mm. Dans le rapport à l’histoire, il était important pour moi de faire un premier film en 16mm. Mais rares sont les festivals à posséder un projecteur 16mm et ceux-là sont la plupart du temps très mal entretenus.


Nicolas Brevière (c) D.R.

Objectif Cinéma : Peux-tu nous expliciter le déroulement de l’opération d’un report de pellicule 16mm sur 35mm ?

Thomas Salvador : C’est l’équivalent d’un agrandissement photo. On tire un positif 35mm d’après le négatif 16mm. L’intérêt du gonflage ne se situe pas sur le plan de l’image car sa qualité reste quasiment identique mais sur celui du son car les lecteurs optique 16 mm sont de très mauvaise qualité. Même avec un film tourné en 16mm, en faisant le report 35, on gagne un son " normal ".

Avec Là ce jour, mon deuxième film, j’ai échappé au schéma classique en convainquant le producteur de faire le film rapidement et sans demander d’aides. C’était très léger, très simple, la durée du film n’étant que de 3 minutes 30.

Je vais prochainement me confronter à quelque chose de tout à fait nouveau pour moi. J’ai terminé un scénario qui va passer entre les mains de gens qui ne me connaissent pas et qui vont décider si le film se fait ou non.

Ce troisième film fera entre 25 et 30 minutes. C’est un film auquel je tiens beaucoup et que j’espère tourner cet été. Je ne me vois pas ne pas le faire. Ce n’est pas un projet interchangeable. J’ai beau avoir d’autres projets de courts et de longs métrages après, je n’envisage pas de le tourner à un autre moment. Ce que l’on crée - même si je n’aime pas employer ce verbe - est quelque chose qui se construit pas à pas, étape par étape.


Objectif Cinéma : C’est original de penser sa filmographie par rapport à ses films en cours...

Thomas Salvador : Cela se trouve comme ça, ce sont des choses tout à fait indépendantes de ma volonté. Je ne me dis pas que je vais faire des films qui vont avancer comme ça les uns par rapport aux autres mais il se trouve qu’il y a des liens et bien sûr une évolution entre eux.


  Là ce jour (c) D.R.

Objectif Cinéma : D’où te viens cette nécessité de jouer dans tes films ? Crains-tu de te voir déposséder de tes films en passant par des acteurs ? Est-ce dans cette même optique de porter ton film ?

Thomas Salvador : Oui, ce doit être ça. Je n’ai pas de réponse exacte, cela s’est fait très naturellement. Je n’ai jamais cherché à m’écrire de rôle. Je ne me suis jamais non plus posé la question du casting. En y réfléchissant, c’est vrai que je ne peux pas envisager que quelqu’un d’autre joue à ma place pour l’instant. En même temps j’ai conscience que je ne suis pas comédien et d’ailleurs je serai bien incapable de jouer un rôle de composition.