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Objectif Cinéma :
Le détournement de l’intérieur :
Les Trottoirs de Bangkok, réalisé en
1983
Jean Rollin :
Oui, alors voilà le film le plus " nul ",
pour lequel je pense avoir réussi un petit peu à
m’impliquer et à faire en sorte que ce soit un film
de moi. Il a été tourné en 9 jours, y
compris le jour du 14 juillet. Bon, c’était une pochade
très amusante, mais comprenant des choses assez personnelles.
J’avais depuis très longtemps envie de tourner dans
ces immenses voies de garages proches de Paris, où
nous avons tourné plus tard une séquence des
Deux Orphelines Vampires. Nous avons tourné
le 14 juillet, et il y avait juste deux gardes, à qui
l’on avait déposé quelques bouteilles pendant
qu’on tournait. On a pu faire ce qu’on voulait.
Objectif Cinéma :
Les Trottoirs de Bangkok
est un thriller d’espionnage qui bascule soudain dans l’univers
d’Alice des Merveilles…
Jean Rollin :
Oui, c’est une curiosité ; et il a très
bien marché d’ailleurs, c’est ça qui est étonnant ;
c’est le seul de mes films qui ait eu un succès commercial !
Objectif Cinéma :
Travailler avec des acteurs
professionnels sur La Fiancée de Dracula a-t-elle
été une bonne expérience ?
Jean Rollin :
Oui, une très bonne expérience, car à
part quelques petites frictions - qu’il y a d'ailleurs sur
tous les films - j’ai eu de bons comédiens. Je suis
vraiment très content du travail qu’ils ont fait.
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Objectif Cinéma :
Dans vos deux derniers films
vous mettez en place une nouvelle mythologie.
Jean Rollin :
Depuis que je suis " vieux et malade ",
j’ai moins de force, et c’est plus difficile que jamais de
monter des films. Je suis resté gravement malade pendant
plusieurs années, et comme je ne pouvais pas rester
sans travailler, il fallait faire quelque chose. J'ai donc
écrit, j’ai transformé ma société
de production : je suis devenu éditeur, et je mène
parallèlement l'écriture et les films. Je faisais
avant deux, voire trois films par an, un Jean Rollin et deux
autres pour faire rentrer l’argent : maintenant, ça
arrive tous les trois ans.
Objectif Cinéma :
Avez-vous un nouveau projet actuellement ?
Jean Rollin :
Oui, mais étant donné les problèmes actuels
de Canal +, qui était mon client, je ne sais pas quand
il va se tourner. Enfin bon, j’espère qu’il se fera.
Objectif Cinéma :
Le film aurait été
produit par Canal + ?
Jean Rollin :
Pas vraiment une co-production, mais un pré-achat par
exemple, quelque chose comme ça.
Objectif Cinéma :
Quels sont vos rapports avec
Jean-Pierre Dionnet, que vous connaissiez de longue date,
depuis Métal Hurlant ? Aurait-il pu vous
soutenir avant ?
Jean Rollin :
Non, car je me trouvais sur la liste noire. Quelqu’un, dont
je tairais le nom, m'avait interdit de télévision.
Le jour même où cette personne est partie de
Canal +, Jean-Pierre Dionnet m’appelait !… C’est comme
ça le cinéma.
METHODE DE LA CATASTROPHE
Objectif Cinéma :
Excusez-moi, je ne suis plus
réellement mon plan d’entretien…
Jean Rollin :
Quand moi je faisais des découpages, je ne les suivais
jamais alors j’ai arrêté d’en faire…
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