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Objectif
Cinéma : L’intérêt actuel
pour le cinéma asiatique est partagé par de
nombreux distributeurs. Il y a de la place pour tout le monde ?
Antoine Guérin :
Si Jean-Pierre, n’était pas là, je ne vois pas
qui ferait ce travail de " découvreur ". Jean-Pierre
travaille au coup de cœur. L’équilibre entre l’économique
et le goût de faire découvrir, ça se fait
avant tout avec ceux qu’il aime, comme Shinya Tsukamoto dont
il a sorti les films en salle, et puis en DVD. Je sais que
Gilles Boulanger, et les types de l’Etrange Festival ont monté
une boîte de distribution, et ils prépareraient
quelque chose autour du Couvent de la Bête Sacrée;
et il y a quelque chose d’énorme qui se prépare
autour de Female Convict Scorpion de Ito Shunya (un
fleuron du cinéma d’exploitation japonais qui date
de 1972).
C’est donc à la fois les films plus d’Exploitation,
et des classiques, tout ça. Parce qu’en France, au
niveau du public de cinéma et de la cinéphilie,
quand on est dedans on ne se rend pas forcément compte,
mais dès que tu vas à l’Etranger, aux Etats-Unis
par exemple, c’est différent, même New York,
par rapport à la France… Paris est la ville au monde
ou il y a le plus de cinéma pour le nombre d’ habitant ;
tu vois ce qu’il y a à Paris, et puis à l’étranger…À
New York, tu as deux festivals de films français par
année, à Hong Kong il y en a un…
Objectif Cinéma :
Quel est le catalogue de DesFilms ?
Antoine Guérin :
DesFilms s’oriente surtout vers le Japon et la Corée.
Donc, là on a le film de Kim Ki-Duk, The Isle
et nous sommes en train de voir pour les autres. On a aussi
plusieurs Miike, mais on ne sait pas encore comment on va
les sortir : en salle, ou en DVD…On a donc Fudoh ,
mais nous sommes aussi intéressés par la série
des Dead or Alive et le film The Happiness of the
Katakuris, qui est une comédie musicale. Pour lui
ce serait plutôt pour une diffusion TV.
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Objectif
Cinéma : Y a-t-il
un changement dans les pratiques de distributions en France,
avec l’idée de profiter d’une " mode ",
et de sortir quelques films pour exploiter le filon ?
Comme pour le cinéma indien par exemple, avec la sortie
de Lagaan…
Antoine Guérin :
En l’occurrence c’est le Hollywood. C’est plus difficile de
sortir des films de 3h50, ça t’enlève deux séances
par jour. Et est-ce que ça peut marcher aussi bien
que les films asiatiques, je ne pense pas. C’est encore une
autre culture, dans le sens où la danse et le chant
ont une importance radicalement dominante. On n’a pas tellement
de films comme ça finalement que ce soit à Hong
Kong, en Corée ou au Japon.
Les gens qui sortent Lagaan (Rezo Film, ndr) veulent,
je crois en sortir d’autres, mais ça me paraît
beaucoup plus risqué que de sortir des films d’action.
Il y a un autre film de HK qui devait sortir, c’est Juliet
in Love avec Francis Ng et Sandra Ng, une sorte de mélo
passionnant ; et c’est Mondo Films qui a acheté
les droits. La sortie est prévue pour le début
de l’année prochaine, je pense. Dominique l’avait vu
à Toronto ; il avait loupé son avion, et
plutôt que d’attendre à l’aéroport, il
est revenu et a vu ce film-là.
Maintenant, c’est plus facile avec le DVD. C’est un beau support :
c’est plus rentable maintenant qu’avant, et ça va s’élargir
de plus en plus. Je suis curieux de voir comment va marcher
Shaolin Soccer. Bon, ce qui est dommage c’est que c’est la
version américaine, de 1h27 je crois. Il manque environ
quinze minutes, et peut-être que la musique va changer…
Si c’est comme Black Mask ça va être un
carnage…
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Objectif
Cinéma : Il y a un vrai problème
par rapport à la sortie de version américaine.
J’ai vu de mon côté Beyond Hypothermia
(une des premières productions Milky Way-Johnny To,
projeté au festival de Cognac cette année),
et la musique avait été changée…
Antoine Guérin :
Ah bon ça a changé ? Je ne savais pas,
c’est bizarre. On aurait pu parler aussi de Time and Tide,
comme Shaolin Soccer, ce sont les gros films que Miramax
a achetés. Time and Tide, ça a moyennement
marché, mais Pour Zu 2, ça a été
acheté par les américains, puis revendu à
Europa, et il n’y a pas de sortie prévue pour le film ;
je sais que Tsui Hark a remonté le film pour une version
internationale, mais de toute façon s’est tellement
fou et tellement ancré dans une culture chinoise qu’ici,
on est à 20 000 lieux de comprendre.
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