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  Comment tu t'appeles ? (c) D.R.
Objectif Cinéma : Parlons de votre manière d’aborder l’écriture et tout d’abord de l’idée de départ d’un scénario. D’où vous vient-elle, puis comment la nourrissez-vous ? Et prenons peut-être appui sur le scénario de votre dernier court métrage, Comment tu t’appelles ? que vous résumez ainsi : " Ana, une jeune femme alerte, collectionne de perpétuels chagrins ; en effet, les hommes qu’elle aime se révèlent, immanquablement, avoir de terribles travers ".

Iliana Lolic : Ce scénario-là, je l’ai fait en fonction d’un long métrage que j’avais écrit. Je voulais le décliner, me préparer, essayer des choses. Pour moi, un court métrage, c’est un exercice de style. Dans Comment tu t’appelles ?, ce qui m’intéressait, c’était d’arriver à un schéma narratif où je ne peux plus rien enlever. Tout a son importance.

Pour le sujet, je voulais parler d’une jeune femme qui a l’élan pour aimer, mais qui ne va qu’avec des garçons qu’elle n’aime pas. Je voulais que ça se passe de façon assez drôle, avec des conflits, des divergences d’intérêt… Et puis je voulais aussi parler d’une fille qui n’arrive pas à résister au regard que l’on pose sur elle, qui est dans la fuite…


Objectif Cinéma : C’est une actrice ?

Iliana Lolic : L’héroïne ? Non.


Objectif Cinéma : Vous dites : " Elle n’arrive pas à résister au regard que l’on pose sur elle. "

Iliana Lolic : Oh, mais il y a beaucoup de personnes comme ça ! Qui ont du mal à résister à la séduction ou au fait de séduire.


Les Naufragés de la D17 (c) D.R.
Objectif Cinéma : Vous, vous résistez ?

Iliana Lolic : Je ne sais pas répondre à cette question.


Objectif Cinéma : De la structure à la continuité dialoguée, comment s’opère ensuite votre travail de mise en forme de l’écriture ?

Iliana Lolic : Ça se passe en même temps. Je n’écris pas tout de suite. Je rêve d’abord l’histoire et un jour, c’est prêt : je vois un semblant de structure, plusieurs scènes de suite, et je commence à les écrire. Pour le scénario, sur lequel je travaille en ce moment, je procède par ordre chronologique. Je fais des petites fiches que je colle au mur, une fiche par scène, et j’écris les dialogues tout de suite. Après, je les reprends… J’ai une idée assez précise de mes personnages, de leur psychologie, de ce qu’il va leur arriver ; mais il se trouve qu’en écrivant, il y en a qui disent des choses inattendues pour moi, qui m’emmènent dans des directions que je ne connais pas. J’ai des découvertes. De leurs face-à-face ressortent leurs natures profondes, leurs désirs, leurs blessures. Pour cela, le dialogue est précieux.


Objectif Cinéma : Sur un ton doux ou au contraire amer, on peut estimer que vos scénarios et vos films s’apparentent à des comédies de mœurs. Qu’est-ce qui vous a guidé vers ce choix de la comédie ?

I
liana Lolic : Je crois que c’est ce que je fais de mieux. En plus, ça correspond à ma nature, qui est plutôt pudique et dire les choses légèrement, ça permet d’être pudique.