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Blue Spring (c) D.R.

Objectif Cinéma : Vos 3 films traitent en partie du thème de la virilité, être un dur, un homme, chez les yakusa, les boxeurs, les lycéens. On dit que c'est un thème important dans le cinéma japonais aujourd'hui. Qu'en pensez-vous ?

Toshiaki Toyoda : Difficile ! Déjà, je pourrais répondre que ce n'est pas un thème important pour le box-office japonais, surtout composée de femmes qui préfèrent les scénarios plus romantiques, avec des garçons plus doux, et bien sûr, avec des femmes. Jusqu'ici, les femmes étaient absentes de mes films, mais je viens de terminer le tournage d'un nouveau film, avec 9 personnages masculins et 9 féminins et je commence à découvrir la place que les femmes occuperont dorénavant dans les films. Sinon, je ne crois pas que ce thème de virilité soit vraiment abordé dans le cinéma japonais contemporain. Je crois être le seul à faire de tels films, ce que je fais ne ressemble pas aux autres films Japonais.


Objectif Cinéma : D'accord pour une autre esthétique de la mise en scène, mais vous avez sûrement vu les films de Kitano, Tsukamoto, Miike, Sogo Ishii, ou même chez Aoyama.

Toshiaki Toyoda : mmm...


Objectif Cinéma : Vous avez écrit 2 scénarios pour Junji Sakamoto, et cette fois pour Blue Spring, le chef-opérateur a travaillé avec Sogo Ishii. La génération des années 80 vous a-t-elle influencé ?

Toshiaki Toyoda : Je ne me pose pas ces questions de générations. Cependant, Junji Sakamoto a eu une véritable influence sur moi, c'est en voyant ses films que j'ai eu envie de faire du cinéma, et j'ai commencé ma carrière professionnelle en travaillant avec lui. Mais le cinéma de Sogo Ishii ne m'a pas marqué, j'ai simplement apprécié le travail de son chef-op, qui travaille aussi avec d'autres réalisateurs. Je n'étais pas si cinéphile dans les années 80, j'aimais certains films. Quant à la génération actuelle, j'avoue avoir assez peu de contacts avec eux.


  Lily Chou-Chou (c) D.R.

Objectif Cinéma : Est-ce possible pour les jeunes réalisateurs au Japon de faire des films sur des personnages qui auraient plus de 20 ans? Et la famille a-t-elle disparu pour de bon: je pense à votre film, à Lily Chou-Chou (dans lequel joue aussi l'acteur qui tient le rôle de Yoshimura dans Blue Spring), ou à une comédie qui fut un des grands succès Japonais de l'année, Waterboys, et votre film : des histoires de garçons dans lesquelles les familles sont presque complètement absentes, et pourtant les 3 films sont très différents. Vous avez aimé Kids Return de Kitano, qui est un peu à l'origine de cette tendance contemporaine au Japon ?

Toshiaki Toyoda : Tout d'abord, bien sûr que le cinéma japonais peut faire des films autour de personnages qui ont plus de 20 ans, même si ceux-ci continuent de se conduire comme des adolescents... Dans mon prochain film, tous les personnages sont des adultes. Quant à la présence de la famille, disons qu'on la devine à travers le caractère de chaque personnage, n'est-ce pas ? Pour Blue Spring, je tenais à ce que le récit se déroule entièrement dans l'école, que nous n'en sortions jamais, sauf pour deux scènes, au début lorsqu'un professeur s'enfuit à toute vitesse dans un taxi, poursuivi par des lycéens, puis lors de l'arrestation du garçon qui commet un meurtre dans les W-C. Pour Kids Return, j'aime beaucoup le film, mais là encore, pas d'influence sur le mien. Vous savez très bien qu'en France, il y a relativement peu de films Japonais autour de ces thèmes qui sortent dans les salles. Vous connaissez également l'importance de ces récits dans les mangas, les feuilletons à la télé, etc. Ces choses-la m'ont beaucoup plus influencé. D'ailleurs, il y a un jeune acteur télé qui fait le passage au cinéma, Kobozuka (1), qui se spécialisait dans ce genre de rôle, avec lequel je souhaite travailler dans l'avenir.


Objectif Cinéma : Vous l'avez vu dans Ping-Pong, mauvais effort pour tenter quelque chose au Japon dans l'esprit de Shaolin Soccer de Stephen Chow ?

Toshiaki Toyoda
: C'est un garçon qui varie les projets, qui a une véritable envie de tourner, d'être dans le cinéma, tout en gardant une présence à la télévision et dans les pubs.