Cinélycée :
Le cinéma est-il forcément / nécessairement
politique ?
Olivier Assayas: il y a un
malentendu aujourd’hui: un film politique reproduirait une
conception totalement archaïque du conflit social. Je
ne suis évidemment pas d’accord avec cette idée
là. Pour moi, ce qui est politique, c’est la représentation
lucide du monde contemporain, l’interrogation et la tentative
de le démasquer, de le comprendre. J’ai l’impression
qu’on vit dans un monde où le factice, l’aliénation
deviennent plus complexes qu’autrefois. Etre politique serait
déjouer le réel: il faudrait arriver à
une désaliénation des objets et des choses qui
suscitent l’aliénation. Les films dits sociaux, où
l’on désigne comme seul champ de réflexion politique
celui de l’entreprise, sont des films apolitiques, pour moi.
Au contraire, ils font partie du système des illusions,
des masses, des caches: une manière de dire que l’ennemi
est là où on pensait qu’il était il y
a quarante ans. Aujourd’hui toute pensée politique
se trouve dans une réflexion toujours nouvelle et réinventée
du contemporain.
2000Les Destinées sentimentales 1998Fin août,
début septembre 1997HHH : A portait
of Hou Hsia-Hsien 1996 Irma Vep 1994 L'Eau froide 1993Une nouvelle
vie 1991 Paris s'éveille 1989L'Enfant de
l'hiver 1986Désordre 1984Winston Tong
en Studio (CM Documentaire) 1982Laissé
inachevé à Tokyo (CM) 1980 Rectangle, Deux
Chansons de Jacno (CM) 1979 Copyright
(CM)