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  Frederic Dumas et Mathieu Bompoint (c) D.R.
Objectif Cinéma : Est-ce plus difficile pour une femme d’évoluer dans ce métier ?

Frédérique Dumas : Je ne suis pas sûre qu’être une femme en production pose un problème. Je dirais que ça se passe même mieux avec les réalisateurs parce qu’il n’y a pas les problèmes d’ego qui existent entre hommes. C’est peut-être le côté maternel… Par contre, être une femme pose davantage de problèmes dès qu’on est dans les sphères de pouvoir. J’ai été présidente du BLIC (Bureau de liaison des industries cinématographiques) et je suis toujours vice-présidente de la chambre syndicale, et dès qu’on se trouve dans ces milieux, on se retrouve dans des guéguerres et des combats un peu masculins. Mais en production pure, sur le terrain, je pense qu’être une femme peut avoir ses avantages.


CINEMA, PRODUCTION ET POLITIQUE

Objectif Cinéma
: Vous avez votre maison de production, vous êtes engagée au niveau syndical, et vous faites de la politique… Vous avez toujours été engagée aussi activement ?

Frédérique Dumas
: Oui, en fait j’ai toujours fait deux choses. A un moment donné, j’ai été maire adjointe chargée des affaires culturelles à Antony, puis j’ai été présidente de syndicat. Mais depuis que je suis engagée aux côtés de François Bayrou (chef de l’UDF) comme secrétaire nationale, Culture et communications, je suis moins engagée syndicalement. Mais j’ai toujours fait deux choses : je trouve qu’on est plus libre dans sa tête quand on a deux centres d’intérêt différents. Ça équilibre, ça permet de relativiser, de prendre du recul.


François Bayrou (c) D.R.
Objectif Cinéma : Pourquoi avez-vous misé sur l’UDF et donc sur François Bayrou ?

Frédérique Dumas
: Pour moi, ce n’est pas un homme politique au sens classique du terme. Il a une vraie vision. Depuis 15 ans que je fais de la politique, j’ai toujours vu des petites compromissions, mais lui n’en fait jamais. Il est extrêmement courageux, n’est jamais dans la médiocrité.


Objectif Cinéma : Travailler avec Bayrou vous a t-il donné l’énergie pour continuer en production ?

Frédérique Dumas : Oui, rencontrer dans sa vie des gens qui ont de la détermination permet de se dire qu’on n’est pas tout seul, même s’ils agissent dans des secteurs différents.


Objectif Cinéma : Est-ce que vous avez la même approche dans toutes vos activités, en politique par exemple ? Comment avez-vous réagi par rapport aux résultats de François Bayrou suite au premier tour des élections présidentielles ?

Frédérique Dumas : On s’est toujours demandé autour de moi pourquoi je m’engageais politiquement. On me disait que c’était une action vaine. Mais depuis le départ, il est évident pour moi que ça sert à quelque chose. Si on ne s’engage pas, je ne vois pas comment on peut changer quoi que ce soit.

Je suis convaincue que François Bayrou est porteur de quelque chose. Je m'engage de la même façon avec un réalisateur : on se bat jusqu’au bout pour y arriver, même quand c’est difficile. Ca peut prendre du temps. Quand aux résultats des élections ils sont plutôt bons puisque l’UDF a commencé très bas dans les sondages avant de la finir après Chirac et Le Pen. Donc on a eu raison de tenir bon.