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Chaos (c) D.R.

L’autre problème c’est que lorsqu’on fait un film comme F est un salaud avec un rôle aussi extrême et marquant, on a tendance à toujours recevoir des propositions dans le même registre. J’ai reçu de nombreuses propositions après F pour des personnages très semblables à Béni. J’ai toujours refusé car, pour moi, j’ai déjà fait le rôle : je l’ai étudié, travaillé, je suis rentré dedans, je l’ai aimé. C’est dommage d’être comédien et de faire comme un ouvrier, de travailler à la chaîne et faire tous les jours la même chose !

Peut-être que dans cinq ou six ans, j’aurai envie de refaire un rôle comme ça avec un personnage qui aura grandi, mais pour l’instant, non, j’ai prouvé que je pouvais le faire et ça suffit.


Objectif Cinéma : Tu as refusé des projets de long-métrages qui sont sortis aujourd’hui ?

Vincent Branchet : Oui, mais je ne préfère pas citer de noms.

Sur un long-métrage, les implications financières nécessitent une rentabilité du film et pour attirer le public, il faut souvent une tête d’affiche. Les directeurs de casting sont donc très frileux avec les jeunes comédiens, surtout quand on n’a pas déjà joué un personnage semblable à celui pour lequel ils cherchent quelqu’un, ils pensent qu’on ne va pas y arriver.

Dans le court-métrage, les réalisateurs sont moins soumis à une pression commerciale, ils font souvent cela par passion et donnent plus facilement une chance à un comédien de jouer un rôle éloigné de ce qu’il a déjà fait. Mais comme le plus souvent on n’est pas payé, je n’accepte que les projets qui m’intéressent vraiment.

  F est un salaud (c) D.R.

Objectif Cinéma : Aujourd’hui de quoi se compose ton quotidien ? Est-ce que tu arrives à vivre de ta passion ?

Vincent Branchet : Ca dépend des moments. Par exemple, actuellement, je donne des cours de théâtre et de vidéo, dans différents centres d’animation, qui justement me permettent de conserver ma liberté d’accepter ou de refuser un projet. En plus, la pédagogie est une passion aussi pour moi. C’est ce que j’ai choisi de faire pour ne pas devoir faire " n’importe quoi ". Après, il y a quand même des projets que j’ai acceptés parce que j’avais besoin d’argent.


Objectif Cinéma : Lesquels, par exemple ?

Vincent Branchet : Cela m’embête de répondre, car je n’ai pas envie de déconsidérer le travail d’un réalisateur. Je n’ai fait qu’un seul téléfilm par exemple, ça s’appelait Hourriga, où j’avais le premier rôle. C’est vrai que je n’en garde pas un excellent souvenir, c’était un tournage très rapide et je n’ai pas beaucoup eu le temps de travailler mon personnage, d’approfondir réellement les choses.

Ces projets qui ne nous plaisent pas forcément sont vus par beaucoup de monde et permettent de se faire connaître quand on est un jeune comédien. Cela nous permet aussi de pouvoir tourner bénévolement des courts-métrages tout en gagnant un peu d’argent. C’est le paradoxe du métier.

F est un salaud (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment est née ton envie de faire du cinéma ?

Vincent Branchet : En fait, j’ai eu la chance d’être repéré très jeune par quelqu’un qui produisait des spectacles pour enfants. J’ai touché mon premier cachet à l’âge de douze ans. C’était vraiment une chance car j’ai tout de suite commencé dans un environnement très professionnel, il y avait environ une cinquantaine de représentations pour chaque spectacle…