Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Tim Roth (c) Frederic Huette

Objectif Cinéma : Quelle type de relation entretenez-vous avec l’industrie hollywoodienne ?

Tim Roth : La plupart des films que j’ai tournés aux Etats-Unis étaient des films indépendants, donc je suis toujours resté un peu à l’écart de la grosse machine. La Planète des Singes est vraiment un film à gros budget, mais dont l’esthétique est assez similaire à celle d’un film indépendant, dans la mesure où le réalisateur s’appelle Tim Burton. Tim est un vrai artiste, mais pendant le tournage, il a passé son temps à courir de réunion costard-cravate en réunion costard-cravate, ce qui a vraiment dû le déranger dans son travail. Voilà la seule différence dont je me sois rendu compte. Quand on tourne pour un grand studio, il faut composer avec ce genre d’interférences venant de l’extérieur.


Objectif Cinéma : La pression repose donc davantage sur le réalisateur que sur les acteurs ?

Tim Roth : Je ne ressens jamais de pression. Je fais un film, je donne le meilleur de moi-même et je passe au suivant. Que le public apprécie le film ou non est un autre problème.


Objectif Cinéma : Qu’est-ce qui a été le plus difficile à supporter sur le tournage de La Planète des Singes ? Jouer avec un maquillage aussi lourd ou la présence de Charlton Heston ?

Tim Roth : La présence de Charlton Heston m’a vraiment posé problème, à cause bien sûr de ses prises de position politiques. J’ai failli quitter le tournage quand j’ai découvert qu’il jouait dans le film.


  Charlton Heston (c) D.R.

Objectif Cinéma : Avez-vous vu Bowling for Columbine ?

Tim Roth : Oui, bon film. Très bon film (rires).


Objectif Cinéma : Comment avez-vous obtenu le rôle dans La Planète des Singes ?

Tim Roth : Grâce à Tim, mais je n’étais certainement pas le premier nom sur sa liste. Je pense que beaucoup d’acteurs ont refusé le rôle à cause du maquillage. Tout le monde n’est pas prêt à subir ce genre de choses. En ce qui me concerne, au contraire, je voulais absolument jouer le rôle d’un singe et je pensais qu’on me confierait celui d’un humain. Quand Tim m’a parlé de ce personnage du général, qui est très bestial, très primaire, j’étais ravi. Cela a représenté cinq mois de travail, par intermittences. Je voulais vraiment travailler avec Tim, qui pour moi est un cinéaste indépendant.


Objectif Cinéma : Il était considéré comme une brebis galeuse chez Disney.

Tim Roth : Oui, c’est vrai. Je crois qu’il vit à Londres maintenant, qu’il a eu envie de s’éloigner d’Hollywood. Il m’a beaucoup parlé de ses projets. Il veut revenir à un cinéma à taille humaine, avec une équipe réduite. De toute façon, quoi qu’il fasse, il est toujours inventif.


Objectif Cinéma : Quels sont les acteurs que vous aimeriez diriger ?

Tim Roth : Il y en a des tonnes : Kate Winslet, Cate Blanchett, Emma Thompson, Steve Buscemi, Ray Winstone… J’ai failli travailler avec Isabelle Huppert, mais elle est française (rires) ! Les Français sont étranges. Vous savez, quand vous marchez dans Paris, tout est beau, tout est magnifique, et soudain vous marchez dans la merde (rires). Vous avez le choix : soit vous regardez en l’air et vous prenez un risque, soit vous fixez vos pieds. Les chiens parisiens sont très créatifs, très artistes. Je crois qu’il faut de la merde pour que la beauté existe. Ce que je dis est très profond (rires) ! Aujourd’hui, j’ai vu une fille avec un anorak rouge et un chien dans son sac à main, et elle conduisait un Vespa vert. Je l’ai trouvée très française.