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  PI (c) D.R.
Objectif Cinéma : Est-ce facile d'opter pour une bande originale avec de nouveaux sons ?

Darren Aronofsky : C'était très excitant. Lorsque je regarde un film avec une musique classique cela ne fonctionne plus sur moi! notre génération est très sophistiquée. On regardait MTV, tellement d'images avec de nouveaux sons, c'est le moment pour une révolution dans les partitions .Je pense que Clint est à la frontière, je sais que David Homes n'a fait qu'une superbe musique de film. Il va diriger mon trentième anniversaire le mois prochain et il en sera le DJ. Je suis très excité. Mais il est temps de changer de musique et, sans aucun doute, Clint a été un incroyable collaborateur sur le film.

Objectif Cinéma : Avez-vous travaillé en symbiose sur le film ?

Darren Aronofsky : Oui, on parlait de toutes les scènes. C'était stupéfiant, il arrivait avec ces choses qui me propulsaient ailleurs. Il n'y a peut-être qu'un morceau que je voulait changer dans la bande son mais tout le reste avait le ton juste. Il dégageait une telle émotion et même le morceau retravaillé était parfait, ce n'était pas exactement ce que je voulais mais il a énormément de talent. Il adore les films d'horreur, John Carpenter et ces trucs là, c'est pourquoi il a très bien compris les émotions des scènes.


Darren Aronofsky (c) D.R.

Objectif Cinéma : C'est très réussi en ce qui concerne les scènes de migraines ...

Darren Aronofsky : Merci. On a travaillé dur. Toutes les migraines sont personnelles, il y a ce mouvement répétitif. D'abord, il y a les signes alarmants et la douleur arrive, ensuite elle grandit et devient comme une sorte d'hallucination. La douleur tire à l'intérieur de la tête, le sujet prend peur et le mal frappe violemment et répétitivement comme une alarme, puis se retire. Ce mouvement est continu. C'était presque comme créer un opéra de mouvements de musique répétitifs. On a beaucoup collaboré sur le découpage et la partition pour être certains qu'ils iraient ensemble.

Objectif Cinéma : votre film a été projeté au festival de Deauville. Comment avez vous trouver l'accueil de votre film par les journalistes français ?

Darren Aronofsky : C'était incroyable, incroyable. Il y a ce prestige autour de ce festival et ils ont tous été très gentils. Nous avons beaucoup apprécié cette projection. Une fois que les gens ont vu Pi, je ne veux pas les rencontrer parce qu'ils sont dérangés et me détestent. J'ai aimé la conférence de Presse. On s'est beaucoup amusé. Le traducteur était tellement brillant, c'était le responsable du Festival de Deauville, celui qui l'a fondé.


  PI (c) D.R.

Objectif Cinéma : Et Sundance ?

Darren Aronofsky 
: Sundance, pour les films américains, c'est presque comme un marché et ça a changé le cinéma aux USA et je pense que ça le change autour du monde. C'est très créatif et basé sur les films indépendants. Sundance crée une scène afin que Hollywood et le reste du monde puisse voir les films indépendants étrangers et américains. Il y a un très bon public. On est allé à Sundance sans être connus, on était comme les "branchés". On a quitté le festival avec un gros deal et une vente. Le film est très bien sorti en Amérique grâce à Sundance.

Objectif Cinéma : Le prix que vous y avez reçu a t-ils changé quelque chose ?

Darren Aronofsky : Pas vraiment, parce que tous les bénéfices sont allés aux investisseurs donc je pense que c'est plutôt leur vie qui a changé. Pour moi, ça m'a permis de faire d'autres films et c'était le but.