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Ainsi par exemple la mention - que je tiens
pour scélérate - de Paris VI , (qui mettrait
un terme au partenariat avec les universités israéliennes),
quel est son objet ? C’est d’ " essentialiser " Israël.
On rejette un peuple tout entier dans le camp du mal. On ne
veut plus avoir pour partenaires les universités israéliennes,
alors que c’est dans ces universités qu’il y a le plus
de débat , d’interrogation, d’ouverture vers le camp
de l’autre.
On est confronté à cette idée fixe :
Israël comme l’incarnation du mal. Il n’y a jamais eu
de mention pour dénoncer la Russie, la Chine. Israël
: si . Pourquoi ? Nous avons voulu comprendre pourquoi cette
obsession d’Israël. Pourquoi cette place d’Israël
dans les passions françaises.
Ciné Lycée :
Vous soutenez que ce sont les palestiniens
qui on fait échouer les négociations de Camp
David (juin / juillet 2000) et de Taba (décembre 2000).
Charles Enderlin, dans Le rêve brisé,
n’a-t-il pas démontré le contraire ?
Jacques Tarnero : Les palestiniens,
à Camp David et Taba, ont eu une occasion en or d’obtenir
la paix. . Mais ils n’ont fait aucune concession. Ils n’ont
accepté aucun compromis. Ils ont imposé des
conditions dont ils savaient qu’elles étaient inacceptables.
Le " droit au retour des réfugiés " : cela signifie
qu’Israël n’a aucune légitimité. Vous avez
déjà vu cela ? Un peuple qui se libère
d’un oppresseur et qui demande le droit de s’installer chez
l’oppresseur ?
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Le deuxième point, c’est Jérusalem.
Le passé juif de Jérusalem, les palestiniens
voulaient le nier. Sous les Mosquées, il n’y aurait
pas eu le Temple d’Hérode et le Temple de Salomon.
:ça ce n’est pas accpetable. On peut partager Jérusalem.
Ehud Barak proposait le partage. Mais on vient nous dire :
vous n’avez pas de passé ici. Votre revendication sur
Jérusalem n’est pas fondée historiquement :
ça, c’est du négationnisme. Quel israélien,
aussi pacifiste soit-il peut entendre un propos pareil ? C’est
impossible. On est prêt à dire: oui, on partage,
oui l’histoire a changé. Mais on ne peut pas accepter
le discours qui consiste à dire : " vous n’avez jamais
eu d’histoire là ". C’est faux ! Les palestiniens sont
prêts à reconnaître l’existence d’Israël,
mais pas le droit à l’existence d’Israël.
En fait, à Taba, les carottes sont cuites. Le conflit
échappe aux négociateurs. Vous trouverez la
confirmation de ceci dans un article de Bill Clinton (paru
dans le Monde, n° 2 - la revue). Clinton à Taba dit
: voici mes propositions (restitution de la quasi totalité
de la Cisjordanie, partage de Jérusalem etc..).
La partie israélienne dit " oui ", la partie palestinienne
dit non. Les palestiniens auraient eu 70 % de ce qu’ils voulaient.
Mais ils ont dit " non ". Maintenant , Clinton peut mentir.
Ciné Lycée
: En somme , vous dites que
c’est l’Autorité palestinienne qui n’a pas voulu de
la paix ?
Jacques Tarnero
: A Taba, les israéliens ont proposé des choses,
ils sont allés loin, carte à l’appui. Dans le
livre Le rêve brisé, et dans son film, Charles
Enderlin, parle de la négociation, des négociateurs.
Parmi eux, il y avait des gens de bonne volonté. Mais
pendant que les palestiniens négocient à Taba,
l’Intifada démarre. Il n’y a pas une cohérence
politique palestinienne. Les uns tendent la main. Les autres
sortent les armes.
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