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  Ni pour, ni contre (bien au contraire) (c) D.R.

Objectif Cinéma : Lors des essais, tu as passé une scène particulière ?

Dimitri Storoge : J’ai passé une scène qui n’est plus dans le film. Ni même dans le scénario au moment du tournage. Dans cette scène, on avait confié à Loulou de l’argent qu’il avait gardé au lieu de le rendre à quelqu’un. Il fallait alors qu’il se justifie de l’avoir gardé. Cédric m’a donné un texte, on l’a lu deux trois fois, puis j’ai joué la scène avec Simon et Vincent.


Objectif Cinéma : Et les tout premiers essais ?

Dimitri Storoge : Dans le scénario, à la base, Loulou avait gardé cet argent pour s’acheter un château, il faisait visiter le château, le décrivait, etc. Ces premiers essais remontent maintenant à 2001 ! On a fait ces essais, Cédric a tourné L’auberge espagnole, l’été est passé, puis on a tourné Ni pour ni contre… d’octobre 2001 à janvier 2002, puis Cédric a monté L’auberge espagnole


Cédric Klapisch (c) D.R.

Objectif Cinéma : Est-ce que Cédric te laissait une marge de manœuvre pour inventer des choses, des dialogues ?

Dimitri Storoge : Les lectures collectives ont principalement servi à parler du scénario, à discuter des rapports entre les personnages. C’était très ouvert, on a remanié pas mal de choses lors de cette étape. Vincent (Elbaz) et Zinedine (Soualem) m’ont dit effectivement que Cédric accordait souvent une place à l’improvisation au moment du tournage. Dans ce cas précis, le scénario était très écrit, avec un cadre très serré, un tournage en scope, avec beaucoup de machinerie, donc on avait ni vraiment l’occasion ni le temps de partir dans des improvisations, même s’il nous laissait toujours une prise pour faire ce qu’on voulait. Je n’aime pas beaucoup changer les dialogues de toute manière, je considère que c’est avant tout l’affaire des scénaristes. On peut dire une phrase de quinze manières différentes, alors avant de la changer, c’est peut-être déjà bien de trouver les quinze manières de la dire ! Cela dit, lors des lectures, nous avons changé des choses qui choquaient vraiment. Lors du tournage, l’improvisation s’est portée davantage sur des choses physiques que sur les mots.

Objectif Cinéma : Est-ce que certaines scènes t’ont posé des problèmes ?

Dimitri Storoge : Le premier jour de tournage, la scène du ponton, à Cannes, dans laquelle je drague Marie Gillain. Je ne trouvais pas le cadre, j’étais très tendu et j’ai ramé un petit peu. Sinon j’ai ramé tout le long, mais ça me semble normal. Cela m’aurait fait flipper d’arriver à faire tout naturellement.


  Ni pour, ni contre (bien au contraire) (c) D.R.

Objectif Cinéma : Quand prends-tu conscience que tu es « juste » ?

Dimitri Storoge : Tout dépend de la scène, du moment où elle se trouve pendant le tournage, de l’heure qu’il est, etc. A des moments tu vas être à côté de la plaque et tu ne vas pas t’en rendre compte, à un autre moment ça va être évident. Je n’ai pas le souvenir d’une seule manière de me dire « là c’est bon, là ce n’est pas bon », ça dépendait. Rien n’est monolithique. Cela dépendait des scènes, de la manière de les aborder.

Objectif Cinéma : Qu’as-tu pensé quand tu as vu le film ? C’est la première fois où tu te voyais à l’écran sur la durée d’un long-métrage ?

Dimitri Storoge : Oui. J’ai vu le film une première fois, alors qu’il n’était pas complètement fini, le mixage n’était pas fait, c’était un peu particulier. Je n’ai pas pu véritablement bien me rendre compte. Ensuite, je l’ai vu terminé, j’étais très content du film, mais je baissais un petit peu la tête quand j’apparaissais sur l’écran. Je l’ai revu récemment, en salles, et là j’ai pu voir les réactions des spectateurs et le travail effectué. J’ai vu alors « un film » et me concernant, j’arrive, à des moments, à non pas voir quelqu’un d’autre - ce serait impossible - mais à rentrer complètement dans l’histoire. Mais ce n’est pas forcément la chose la plus agréable au monde de se voir à l’écran !