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  Notting Hill (c) D.R.

Objectif Cinéma : Dans Quatre mariages et un enterrement et Coup de foudre à Notting Hill, le personnage interprété par Hugh Grant est un peu construit comme une variation autour d’un caractère spécifique. Pouvez-vous l’expliquer ?

Roger Michell : Je parlerais de défiance vis-à-vis de soi ; il y a vraiment très peu de mots pour définir ce type de personnage d’Anglais que Hugh Grant interprète. Il n’a aucune assurance, aucune confiance en lui-même, mais il n’est pas faible non plus, ce qui crée une étrange combinaison.
Hugh Grant, comme je le dis toujours, s’est tout à fait approprié ce caractère de défiance toute britannique pour son personnage. Dans Quatre mariages et un enterrement, il joue le rôle du type qui n’est jamais tombé amoureux et dans Coup de foudre à Notting Hill, celui qui pensait ne jamais retomber amoureux. Voilà l’idée.


Objectif Cinéma : Un peu comme un personnage qui évoluerait d’un film à l’autre…

Roger Michell : Oui, c’est comme cela que nous l’avons pensé. Et c’était aussi la conséquence des années qui nous séparaient de ces deux films. Richard, moi et Hugh avons le même âge, même si Hugh est le plus jeune de nous trois. Richard et moi avons des enfants, nous faisons partie d’une autre génération à présent.

Le personnage de Hugh Grant n’est pas marié et tous ses amis le sont ; lui n’a pas d’enfants. Cela ne marche pas pour lui. Il vit avec ce stupide colocataire gallois et il peut voir sa vie comme ne valant pas grand chose. Je pense que, si vous avez vu mon film Persuasion, adapté du roman de Jane Austen, vous vous rendez compte combien les personnages principaux se ressemblent, en un sens. Dans le roman, l’héroïne avait vingt-huit ans, elle ne pensait pas tomber amoureuse à nouveau. Vous devriez voir ce film car il est très similaire à Coup de foudre à Notting Hill.


Julia Roberts, Riger Michell, Hugh Grant (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment s’est passé votre travail avec Hugh Grant ? A-t-il improvisé pendant le tournage ?

Roger Michell : Oui. Tout ce qu’il avait à faire c’était d’être Hugh. Hugh adore faire plusieurs prises. C’est quelqu’un qui travaille dur. Je pense qu’il finit par donner l’impression de ne jamais transpirer. Ses performances donnent l’impression que c’est complètement naturel. Mais c’est faux. C’est très intelligent, très technique. Et il travaille plus que la plupart des gens que je connais. Donc, quand j’ai la prise qui me plaît, disons la septième, je dis à Hugh, calmement : « J’ai là une très bonne prise ; joue-m’en juste une de plus et celle-là sera pour toi. Ce sera ta prise et tu pourras dire ce que tu veux. » Et il me surprenait toujours à travers ses inventions merveilleuses et quelques-unes d’entre elles sont restées dans le film. C’est vraiment quelqu’un d’intelligent.


Objectif Cinéma : Justement, je me souviens avoir remarqué à la fin de Notting Hill une courte scène où la mère de Hugh Grant tente de passer un coup de peigne à celui-ci, en plein mariage. J’ai lu cette anecdote dans une interview de Hugh Grant bien avant le film. Est-ce lui qui a proposé cette scène ?

Roger Michell : Cela n’a pas été écrit par lui mais suggéré, oui.