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  Gregori Derangere (c) David Lombourg
Objectif Cinéma : Quelles sont ses indications pour les intonations par exemple ?   

Grégori Derangère : C’était surtout beaucoup de vivacité dans le rythme. Comme le dit Jean-Paul Rappeneau lui-même, Bon voyage est un exercice de rythme sur deux heures. Rien ne s’arrête, il n’y a pas de blancs, et quand une scène se termine, l’autre est déjà commencée.


Objectif Cinéma : Il mime les scènes ?

Grégori Derangère : Oui, énormément. Ces personnages-là sont toujours dans une action, ils se croisent, l’un est un peu paumé, l’autre a la trouille, etc…Tous les personnages gardent du début à la fin cette sorte d’agitation.


Objectif Cinéma : Même le figurant au fond du plan bouge aussi !

Grégori Derangère : Oui, oui. Rappeneau prend aussi un grand plaisir à régler tout ça. On fait parfois quinze fois la prise parce qu’un type au fond n’a pas fait ce qu’il fallait !


Bon voyage (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment s’est tourné la séquence de bagarre dans l’hôtel ?

Grégori Derangère : Jean-Paul avait peur car il se demandait si je pouvais assurer physiquement la scène ou s’il fallait me remplacer par un cascadeur et faire alors des plans plus larges, différents de ce qu’il avait prévu au départ. On a étudié la séquence avec des cascadeurs pendant une demi-heure, et le lendemain, on a fait deux prises sur la première partie et deux prises sur la seconde, celle où je casse la vitre, etc. Tout s’est bien passé. Quand il faut courir, bousculer trois personnes tout en parlant, et faire attention au travelling, etc, je m’en sors bien. Si je dois jouer assis avec pas mal de dialogues, c’est plus « costaud » pour moi !


Objectif Cinéma : Prenons aussi comme exemple la scène où tu montes l’escalier de l’hôtel en faisant un petit signe de la main : geste infime mais très burlesque, qui provoque l’éclat de rire. Comment t’a-t-il dirigé pour cette scène ?

Grégori Derangère : Il m’a montré le trajet en me disant de faire un petit signe et une sorte de sourire de politesse. On a juste fait deux ou trois prises. Mais pour cette scène, il a insisté pour que j’en fasse moins. Il souhaitait que je reste dans le registre qu’il m’avait montré auparavant. Mais la prise qu’il a choisie est peut-être celle où j’en fais un tout petit peu plus que ce qu’il voulait. C’est aussi l’un des moments du tournage où il m’a laissé le plus libre. On se dit toujours que ce genre de scène n’est pas très importante, mais finalement ça fait des petits moments chouettes.


  Gregori Derangere (c) David Lombourg

Objectif Cinéma : Est-ce qu’il lui arrivait de te dire que tu en « faisais un peu trop » ?

Grégori Derangère - Il voulait que ce personnage de Frédéric soit tout le temps pris dans une action. Dès que je me détendais dans les scènes avec Virginie, il n’aimait pas du tout, il fallait que le personnage soit plus tenu, un peu sombre dans ses pensées. Il ne voulait pas qu’on puisse avoir l’impression qu’il s’entende bien avec le personnage de Virginie, voire qu’il essaye de la draguer. Je me suis appliqué à faire ce qu’il me demandait, mais un personnage est toujours un assemblage entre la volonté d’un réalisateur et ce qu’en fait naturellement un acteur. Ce n’est jamais vraiment la même chose.