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Gregori Derangere (c) David Lombourg

Objectif Cinéma : Dans La chambre des officiers, tu portais un masque. Est-ce que cela n’était pas trop difficile d’avoir une liberté de jeu avec ce maquillage ?

Grégori Derangère : Non car je n’avais aucune conscience du masque que je portais. Avec ou sans, je jouais de la même façon. C’était un masque, composé de six parties de latex, qui devait changer car mon personnage était dans cet hôpital pendant quatre ans et son visage devait évoluer au fil des ans et de sa guérison. J’avais trois heures de maquillage tous les matins. L’équipe du tournage n’a vu ma tête que quinze jours après le début du tournage ! C’était amusant parce qu’ils ne m’imaginaient pas du tout avec cette tête-là ! André Dussolier et Sabine Azéma pensaient que j’étais beaucoup plus vieux !


Objectif Cinéma : Est-ce que de manière générale, un manteau ou une tenue t’aident à trouver la manière de jouer un personnage ?

Grégori Derangère : Pas vraiment. Je ne suis pratiquement là que pour jouer un sentiment. Si le type que j’interprète est amoureux, j’ai davantage le sentiment de chercher à jouer l’amour. Plutôt que de savoir d’où vient le personnage, de quel milieu social, etc. La seule chose qui m’intéresse dans un costume, c’est de savoir si je vais pouvoir lever le bras et bouger normalement ! Pour moi, c’est le boulot du metteur en scène. C’est à lui de me déguiser, comme le rôle du scénariste est de crédibiliser mon personnage. Je suis juste là pour jouer l’amour, la peur, etc, comme si on appuyait sur des boutons… La plupart des personnages que j’ai joués doivent marcher ou parler de la même façon finalement !


  Millemilime (c) D.R.

Objectif Cinéma : Les personnages que tu joues sont souvent décalés, intemporels…

Grégori Derangère : Souvent, on ne sait pas d’où ils viennent effectivement…Ils ne sont pas forcément dans l’air du temps.


Objectif Cinéma : A quel moment de ta carrière t’es-tu senti véritablement « acteur » ?

Grégori Derangère : A partir du moment où des gens m’ont embauché. Je suis devenu acteur un peu par hasard. Je me suis inscrit un été à un cours de comédie dramatique. J’y ai pris alors d’autant plus goût qu’il y avait toujours une ou deux personnes pour me dire que ce que je faisais était bien. J’ai continué alors le Cours Florent pendant plusieurs années, jusqu’à ce que des cinéastes commencent à m’embaucher et qu’arrivent des projets.


Bon voyage (c) D.R.

Objectif Cinéma : Quel a été ton « déclic » pour vouloir devenir acteur ?

Grégori Derangère : Pendant ces quinze jours où je m’étais inscrit à ce cours d’été, j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer la comédie, même si ce n’était pas évident de se montrer… Le fait que ça marche, et que d’autres prennent du plaisir à te voir, m’encourageait. Je me disais que ça valait vraiment le coup, même si c’était difficile.

Mais sur un plateau, on est vraiment ridicule ! Quand tu joues par exemple dans une scène où ton personnage se retrouve dans une tranchée, dans la boue, qu’il hurle à la mort dans une scène dramatique, et qu’il y a quarante types autour de toi, en short, ainsi qu’un type qui vient tout de suite te voir si jamais tu t’es cogné, tout cela devient vite ridicule ! Donc il ne faut pas trop cogiter…


Objectif Cinéma : Tu voulais réaliser des films au départ, tu avais tenté la Fémis…


Grégori Derangère : Je n’ai pas préparé du tout la Fémis, j’ai juste regardé le prospectus, mais comme il fallait avoir le bac et avoir fait quelques études supérieures, je ne pouvais pas tenter le concours. Mais au verso, on parlait du Cours Florent… En gros il y avait l’école pour les gars doués et le truc pour les branleurs ! (rires) Je suis allé à la deuxième école !