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Objectif
Cinéma : Dans La chambre
des officiers, tu portais un masque. Est-ce que cela n’était
pas trop difficile d’avoir une liberté de jeu avec ce maquillage ?
Grégori Derangère : Non
car je n’avais aucune conscience du masque que je portais.
Avec ou sans, je jouais de la même façon. C’était un masque,
composé de six parties de latex, qui devait changer car mon
personnage était dans cet hôpital pendant quatre ans et son
visage devait évoluer au fil des ans et de sa guérison. J’avais
trois heures de maquillage tous les matins. L’équipe du tournage
n’a vu ma tête que quinze jours après le début du tournage !
C’était amusant parce qu’ils ne m’imaginaient pas du tout
avec cette tête-là ! André Dussolier et Sabine Azéma
pensaient que j’étais beaucoup plus vieux !
Objectif Cinéma : Est-ce
que de manière générale, un manteau ou une tenue t’aident
à trouver la manière de jouer un personnage ?
Grégori Derangère : Pas
vraiment. Je ne suis pratiquement là que pour jouer un sentiment.
Si le type que j’interprète est amoureux, j’ai davantage le
sentiment de chercher à jouer l’amour. Plutôt que de savoir
d’où vient le personnage, de quel milieu social, etc. La seule
chose qui m’intéresse dans un costume, c’est de savoir si
je vais pouvoir lever le bras et bouger normalement !
Pour moi, c’est le boulot du metteur en scène. C’est à lui
de me déguiser, comme le rôle du scénariste est de crédibiliser
mon personnage. Je suis juste là pour jouer l’amour, la peur,
etc, comme si on appuyait sur des boutons… La plupart des
personnages que j’ai joués doivent marcher ou parler de la
même façon finalement !
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Objectif
Cinéma : Les personnages
que tu joues sont souvent décalés, intemporels…
Grégori Derangère : Souvent,
on ne sait pas d’où ils viennent effectivement…Ils ne sont
pas forcément dans l’air du temps.
Objectif Cinéma : A
quel moment de ta carrière t’es-tu senti véritablement « acteur » ?
Grégori Derangère : A
partir du moment où des gens m’ont embauché. Je suis devenu
acteur un peu par hasard. Je me suis inscrit un été à un cours
de comédie dramatique. J’y ai pris alors d’autant plus goût
qu’il y avait toujours une ou deux personnes pour me dire
que ce que je faisais était bien. J’ai continué alors le Cours
Florent pendant plusieurs années, jusqu’à ce que des cinéastes
commencent à m’embaucher et qu’arrivent des projets.
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Objectif
Cinéma : Quel a été
ton « déclic » pour vouloir devenir acteur ?
Grégori Derangère :
Pendant ces quinze jours où je m’étais inscrit à ce cours
d’été, j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer la comédie,
même si ce n’était pas évident de se montrer… Le fait que
ça marche, et que d’autres prennent du plaisir à te voir,
m’encourageait. Je me disais que ça valait vraiment le coup,
même si c’était difficile.
Mais sur un plateau, on est vraiment ridicule ! Quand
tu joues par exemple dans une scène où ton personnage se
retrouve dans une tranchée, dans la boue, qu’il hurle à
la mort dans une scène dramatique, et qu’il y a quarante
types autour de toi, en short, ainsi qu’un type qui vient
tout de suite te voir si jamais tu t’es cogné, tout cela
devient vite ridicule ! Donc il ne faut pas trop cogiter…
Objectif Cinéma : Tu
voulais réaliser des films au départ, tu avais tenté la
Fémis…
Grégori Derangère :
Je n’ai pas préparé du tout la Fémis, j’ai juste regardé
le prospectus, mais comme il fallait avoir le bac et avoir
fait quelques études supérieures, je ne pouvais pas tenter
le concours. Mais au verso, on parlait du Cours Florent…
En gros il y avait l’école pour les gars doués et le truc
pour les branleurs ! (rires) Je suis allé à
la deuxième école !