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Objectif Cinéma
: Comment est venue l'idée
du film ?
Ben Hopkins
: C'était un projet qui datait de deux ans. Je savais que
je voulais faire un film avec Thomas Fisher qui jouerait
plusieurs personnages, et qui s'appellerait Les 9 vies
de Tomas Katz, mais je n'avais pas l'histoire... Je
l'ai dit à Thomas, on s'est mis à faire des improvisations.
Je lui ai dit : « Moi je suis chauffeur de taxi,
tu es qui ? ». Il m’a répondu : « Je suis
politicien », et on a fait une scène que j'ai enregistrée
avec ma caméra DV. On a beaucoup bu, improvisé et, lentement,
on a trouvé les personnages, les rôles qui nous intéressaient
le plus, comme le chauffeur de taxi, le politicien ou le
chef du métro...
Mais il fallait ensuite trouver une histoire qui relie tous
ces personnages, ce qui était plus difficile. J'ai donc
travaillé avec un autre ami, Robert Cheek, qui m'a aidé
à trouver le fil conducteur : l’Apocalypse et l’être qui
vient sur terre pour l'annoncer. Donc on avait quand même
un scénario. Pas un scénario classique, mais une série de
scènes qui suffisaient pour tourner.
Ensuite, au tournage, on faisait d'abord la scène écrite,
puis on improvisait encore. Le choix final s'est fait dans
la salle de montage. Je crois que pour quarante-cinq pour
cent du film, on a pris ce qui était écrit, c'est un mélange
de choses prévues et imprévues.
Objectif Cinéma :
Vous insistez sur le rôle
des médias et de la vidéo surveillance, on pense à 1984
d'Orwell et son Big Brother...
Ben Hopkins
: Je ne l'ai jamais lu, mais naturellement, comme c'est
un roman très connu, je le connais ! Pour l'idée des
caméras de surveillance, c'est parce que leur présence est
réellement très forte à Londres, qui doit probablement être
la ville la plus surveillée du monde. Il y a des caméras
dans toutes les rues principales et dans tous les magasins,
on ne peut pas bouger sans être filmé.
Je me suis souvent demandé qui étaient les gens qui les
dirigent, parce que normalement c'est Dieu qui surveille
le monde ! D'où l'idée très simple du film : Dieu
est celui qui a monté toutes ces caméras, c’est lui qui
nous surveille...
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Objectif Cinéma
: Au final, le film choisit
plutôt l'humour que l'argument fantastique...
Ben Hopkins
: Je ne sais pas... On a toujours voulu que ce soit plutôt
comique, mais le premier montage n'était pas drôle du tout.
Alan ayant choisi des choses plus sérieuses, je lui ai demandé
de tout reprendre. Le résultat était trop bête. Finalement,
le troisième montage fut le plus équilibré : un mélange
de mystique, de choses sérieuses et d'idioties, un mélange
qui me plaît.
Objectif Cinéma
: Au sujet de l'humour, et
à travers le personnage du chef de la police, on pense au
Docteur Folamour de Kubrick...
Ben Hopkins
: Des critiques m'ont fait la réflexion. Moi je n'y ai pas
pensé en tout cas. Ce n’est pas mon préféré, mais je suis
heureux d'être comparé à Kubrick. Parce que je suis le nouveau
Kubrick ! (rires)