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  Les Corps impatients (c) D.R.

Cinélycée : Quel rapport avez-vous justement avec le réalisateur ? Êtes-vous de ceux ou celles qui ont besoin d’être beaucoup dirigés ?

Laura Smet : J’ai surtout besoin d’avoir un bon contact avec le réalisateur et de me sentir proche de lui. Mais je n’ai pas encore rencontré beaucoup de réalisateurs, à part Xavier… Avec lui, en tout cas, ça a été tout de suite très fort, même passionnel (en amitié, bien sûr), je crois que je m’en rappellerai toute ma vie. Quand on se regarde, on se comprend tout de suite, un peu comme des amoureux.


Cinélycée : Aimeriez-vous, si l’occasion se présente, jouer à nouveau dans un film de Xavier Giannoli ?

Laura Smet : A vrai dire, je ne sais pas, c’est difficile à dire. On a vécu quelque chose de si intense, de si fort, que ce tournage était vraiment unique. D’autant plus que c’était notre premier film, à lui et à moi. Du coup je ne sais pas s’il est possible qu’il me voie dans un autre personnage. Quand on vit quelque chose de très intense avec quelqu’un, il est délicat de vivre autre chose avec la même personne. Et pourtant j’aimerais énormément rejouer sous sa direction car c’est un réalisateur génial, je ne demande que cela !


La Fille sur le pont (c) D.R.

Cinélycée : Comment avez-vous réagi en voyant pour la première fois le film ?

Laura Smet : Cela a été dur. J’étais avec ma meilleure amie et avec Xavier. Je me suis assise, j’ai regardé le film, mais c’est surtout Nicolas et Marie que j’ai regardés, moi je me suis complètement ignorée. Je suis ensuite retournée le voir en salle et j’ai encore eu du mal à regarder normalement le film : à chaque scène, j’associais tous les souvenirs du tournage, je me mettais à la place de la caméra et voyais le plateau, l’équipe, les décors… Mais à un moment j’ai fini par craquer : je suis allée aux toilettes, et j’ai pleuré. C’est vraiment bizarre de se voir et d’entendre sa voix... Des fois, je baissais les yeux, je ne voyais que mes défauts. Mais on me l’a toujours dit : quand on fait un film, on n’arrive à le voir que cinq ans plus tard.


Cinélycée : Quel genre de rôles avez-vous envie de jouer dans la suite de votre carrière ?

Laura Smet : Des rôles aussi forts, qui me touchent autant, que celui de Charlotte. Il faut vraiment que j’aie de belles rencontres, qu’on me propose de belles histoires, quelque chose d’authentique et non de tout prêt mâché pour le public. Au cinéma, je n’aime pas qu’on me prenne pour une imbécile, mais j’ai envie qu’on me préserve une part de mystère, et qu’on me fasse rêver. Cependant je ne dis pas forcément non à la comédie… Surtout, j’aimerais beaucoup avoir un rôle de composition, pour voir si j’en suis capable : une inspectrice des impôts, par exemple. Quand je vois ce qu’a fait ma mère dans le dernier film de Chabrol, jouer une femme politique alors qu’elle est exactement le contraire, je suis admirative… J’aimerais aussi faire un film qui touche le milieu du cirque (j’ai beaucoup aimé La fille sur le pont), parce que c’est un milieu magique qui m’attire, mais aussi parce que cela m’amuse de faire du spectacle dans le spectacle. Et puis je trouve cela formidable pour un comédien d’avoir à s’entraîner pendant plusieurs mois pour un rôle, d’avoir à apprendre la boxe, la danse ou toute autre chose… C’est tellement intéressant ! Mais cette passion du cirque me vient aussi d’un de mes films préférés, Le cirque de Chaplin, il est si particulier, si drôle. J’ai toujours eu envie de jouer le rôle de la fille…