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Barco (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pourquoi ?

Alain Rémond : Parce que seul un projecteur en DLP cinéma est capable d’avoir une reproduction de l’image équivalent au 35 mm. C’est donc le seul projecteur accepté pour avoir une exploitation cinématographique (avec billetterie, etc), que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou en Asie. Quand on a un projecteur de ce type et le serveur qui va avec, on peut diffuser un film dans les mêmes conditions qu’un film diffusé en 35 mm.  C’est une technologie encore limitée, puisqu’il n’y a à l’heure actuelle que 160 salles équipées dans le monde, sur à peu près 150 000. C’est donc encore très faible. Notamment à cause du prix, car nous sommes quand même encore dans une phase de pré-industrialisation.


Objectif Cinéma : Pensez-vous que l’équipement des salles en projecteurs numériques va s’accélérer et remplacer à terme le projecteur 35 mm ?

Alain Rémond : On peut dire que trois facteurs devraient sonner le vrai démarrage du numérique dans les salles. Le premier consiste à avoir une qualité supérieure au 35 mm. Le premier prototype du projecteur ayant une résolution de plus de 2000 points par ligne - supérieure à la haute définition aujourd’hui - a été présenté au mois de mars, et la première industrialisation va être présenté dans quinze jours à Cinéma-Expo. Ce produit sera disponible avant la fin de l’année. On peut considérer que cette première barrière est aujourd’hui levée. Quand je dis « barrière », j’entends par là les conditions qui ont été posées par l’industrie cinématographique (les studios hollywoodiens, les distributeurs, etc). La deuxième condition demandée, c’est une norme internationale, non pas sur les projecteurs qui sont un peu compatibles avec tout, mais sur une norme des conditions de stockage des films, notamment dans les serveurs : Autrement dit, comment les films arriveront jusqu’aux salles ? Cette norme devrait voir le jour à la fin de cette année. Enfin, troisième condition posée, le business modèle : à partir de quel prix, le modèle économique risque de fonctionner ? On pense arriver en 2004 à un équilibre entre le prix du matériel et sa possibilité d’amortissement en fonction de l’exploitation. D’après les analyses faites aujourd’hui, 2004 devrait être l’année du démarrage du numérique dans les salles. On pense que la mutation vers une exploitation 100 % numérique devrait prendre à peu près une dizaine d’années.

  Gaumont Aquaboulevard (c) D.R.

Objectif Cinéma : Cela devrait donc arriver très vite !

Alain Rémond : Oui et non. Quand on regarde quels ont été en dix ans les progrès dans le domaine de l’informatique, c’est énorme. Combien de personnes avaient un PC à domicile, il y a dix ans ? Le taux d’équipement des foyers en informatique aujourd’hui est très important. Quand on voit aujourd’hui le taux de pénétration du DVD dans le domaine grand public, c’est énorme aussi. La cohabitation des deux systèmes va cependant poser quelques problèmes. Une fois que la pompe va être amorcé, il y a de grandes chances que cela se passe de manière exponentielle. Mais le coût de maintien du 35 mm peut être important. Il y aura donc un démarrage assez difficile, une accélération, et une décélération au moment où seul le 35 mm restera dans des zones réfractaires à l’arrivée du numérique ou dans des pays dont l’économie ne le permettra pas. On s’aperçoit que cette mutation risque de se faire plus vite dans des pays où le taux d’équipement en cinéma est relativement faible. On le voit aujourd’hui en Chine, qui devrait rapidement devenir le premier pays du monde en tant que réseau de cinémas numériques.


Objectif Cinéma : En Chine, Barco commence déjà à intervenir...

Alain Rémond : Nous avons déjà vendu une trentaine de salles. Sur les 160 ouvertes aujourd’hui, il y en a 30 en Chine.


Objectif Cinéma : Combien de salles en France sont équipées ?

Alain Rémond : Trois. Une salle du Gaumont Aquaboulevard, les multiplexes NEF à Lyon et Grenoble.