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Objectif Cinéma :
Vous n’étiez pas favorable
au cinéma Alternative République qui diffusait essentiellement
du court métrage. Pourquoi ?
Stéphane Kahn :
L’idéal serait qu’une salle de cinéma projette aussi bien
des films de moins de 60 minutes ou de 40 minutes, puis
un long métrage, pour éventuellement les confronter. Mais
un lieu consacré uniquement au court métrage ne fait que
l’enfermer un peu plus.
Philippe Germain :
Je préfère une salle qui défend la pluralité du cinéma et
ne se vante pas d’exploiter un filon. Il y avait aussi
dans cette salle la volonté d’axer sur le zapping de la
consommation du court métrage. Mais dans un programme de
courts métrages, les films ne sont pas interchangeables.
Il existe une cohérence dans une programmation.
Objectif Cinéma :
Croyez-vous en la diffusion
du court métrage sur Internet ?
Philippe Germain :
Je crois à une création spécifique sur Internet. Pour l’instant
on y voit surtout des films qui ont été pensés pour d’autres
supports de diffusion.
Stéphane Kahn :
L’Agence est surtout attachée à la diffusion du court métrage
dans les salles de cinéma. Il y a encore beaucoup de courts
métrages susceptibles d’y être diffusés. Les courts métrages
qui seront diffusés sur Internet ne sont pas forcément les
mêmes films qui sont destinés à passer dans les salles de
cinéma.
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Objectif Cinéma :
Stéphane, peux-tu commenter
les différents programmes de courts métrages présentés au
Forum des Images entre les 29 octobre et 2 novembre 2003
pour les 20 ans de l’Agence ?
Stéphane Kahn :
Je voudrais d’abord préciser une chose sur la manière dont
sont composés les programmes de courts métrages : pour montrer
des courts, la solution la plus simple est la première partie
de programme, mais elle ne concerne que les films de moins
de quinze minutes, donc s’il n’y avait que celle-là, tous
les films entre 15 et 60 minutes n’existeraient pas, n’auraient
pas d’espace de diffusion. L’autre moyen, c’est le programme,
mais constituer un programme, ce n’est pas non plus forcément
la manière idéale de montrer des films courts, parce qu’elle
suppose de mettre en relation des films qui n’ont pas demandé
à être ensemble (certains réalisateurs ne vont pas aimer
par exemple le film qui précède ou suit le leur). C’est
donc toujours un peu « casse-gueule » de composer
un programme. Dans mon travail quotidien, je prends ça comme
une sorte de contrainte nécessaire, mais dans l’idéal, un
film devrait être vu tout seul. On fait des assemblages
et des cycles pour les courts métrages, on se déplace pour
six films dans la même séance alors qu’on ne se déplace
que pour un seul long métrage. Du coup, quand je regarde
un programme de courts métrages, j’ai très souvent un sentiment
d’insatisfaction parce qu’il y aura toujours un film un
peu moins bon que les trois ou quatre autres, etc. Ce n’est
jamais parfait.