Objectif Cinéma
: Et concrètement dans votre
travail avec le réalisateur ?
Lars Löhn
: Je n'ai pas vraiment de méthode, je préfère travailler à
l'instinct. Je vois d'abord le film et après je compose. Je
commence par me mettre au piano, à penser aux mélodies et
aux harmonies. Ensuite, je réfléchis aux instruments que je
pourrais utiliser pour créer l'ambiance du film. Quand j'ai
fini, je propose au réalisateur mes idées de thème et les
instruments qui me semblent le mieux convenir pour provoquer
telle ou telle émotion. Les décisions sont prises à deux,
c'est un travail d'équipe.
Objectif Cinéma :
Quels sont les compositeurs
de musique de films dont vous apprécier le travail ?
Lars Löhn :
J'aime bien ce que fait la nouvelle garde des compositeurs
américains, Thomas Newman ou Danny Elfmann. Certaines musiques
de Hans Zimmer sont aussi intéressantes, même si je trouve
qu'il a tendance à privilégier le quantitatif au qualitatif.
Mais j'apprécie aussi des compositeurs plus anciens comme
George Delerue (c'est vraiment magnifique !) ou Lalo
Schiffrin.
Objectif Cinéma
: Où travaillez-vous ? Chez
vous ? En studio ?
Lars Löhn
: Je compose chez moi. J'ai aménagé un espace pour les instruments
acoustiques et un autre pour l'électronique avec des vieux
synthétiseurs dont j'adore le son. Quand j'ai besoin d'un
orchestre, je travaille avec un orchestrateur qui gère les
musiciens. Cela me permet de me consacrer uniquement sur ce
que j'ai à faire. Et puis, je fais souvent appel à des amis
musiciens pour jouer de tel ou tel instrument.
Objectif Cinéma
: Jusqu'à présent combien de
longs métrages avez-vous mis en musique ?
Lars Löhn
: Quatre pour l'instant. J'ai d'abord travaillé sur un documentaire
qui relatait la vie d'un ancien membre de la Fraction Armée
Rouge. Puis sur trois longs métrages de fiction. Tuvalu
de Veit Helmer, Paule und Julia et enfin Ganz und
gar de Marco Kreuzpaintner. Ce sont des films totalement
différents, ce qui m'a permis de composer des univers musicaux
très divers.
Objectif Cinéma
: Est-ce particulier de travailler
avec son frère ?
Lars Löhn :
On s'engueule plus, car on se dit carrément ce qui ne va pas
! Mais globalement c'était une très belle expérience.