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Objectif Cinéma :
Avez-vous vu les autres films tirés
du roman de Zola ?
At Hoang : Il existe une
version muette, et j’ai vu le film d’Yves Allégret qui date
de 1963. Les décors sont succincts et il y a beaucoup de maquettes,
on est souvent en gros plan. On y croit moins. Le brasier
d’Eric Barbier est également situé dans une mine, mais il
y a moins de décors et sûrement moins d’argent que dans Germinal.
Il a été question de conserver le décor du film après le tournage,
pour le faire visiter. Mais comme rien n’avait été conçu dans
ce but, seules quelques parties ont pu êtres récupérées et
remontées dans des écomusées de la région.
Objectif Cinéma : Votre
décor suivant est pour un film international, 7 ans au
Tibet.
At Hoang : J’étais
en pleine préparation de Lucie Aubrac pour Berri, quand
Jean-Jacques Annaud m’a proposé son film. Mais il fallait
commencer dans quinze jours, et Claude Berri m’a encouragé
à accepter.
Nous sommes partis 3 mois en repérages avec Annaud :
la Chine, le Tibet, l’Inde. Le film se préparait à Londres,
les producteurs étaient en majorité américains, et moi, j’avais
fait un devis « à la française ». Heureusement,
Annaud m’a mis en garde : « At, tu oublies tout
ce que tu as fait jusqu’à présent. Ce film, c’est plusieurs
marches au-dessus. Tu parles avec des américains, et c’est
une sacrée industrie ».
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Le film devait se faire au Ladakh, mais
les autorités indiennes nous ont refusé l’autorisation de
tournage. Idem pour Martin Scorsese qui préparait Kundun
et qui s’est rabattu sur le Maroc. Annaud ne voulant pas se
trouver au même endroit que Scorsese, je suis parti à la recherche
d’un autre Tibet, cette fois en Amérique du sud.
On a fini par trouver un paysage qui convenait en Argentine,
dans la cordillère des Andes. L’accès était facile et il y
avait une grande ville à 100km, Mendoza, avec tous les équipements
nécessaires.
Au Ladakh, on aurait tourné dans des décors déjà existants,
à compléter et transformer. Il a fallu rapidement revoir la
préparation pour l’Argentine où il y avait tout à faire :
la ville de Lassah, les entrées de temple, les rues, etc…
En dehors de quelques mattes, et de quelques intérieurs construits
dans un hangar à Mendoza, tout a été fait en extérieur, en
altitude. L’équipe décoration a atteint les 500 personnes,
dont 400 argentins. On a construit pratiquement à l’échelle,
en tenant compte des contraintes écologiques et archéologiques,
car le site comportait des traces de civilisation amérindienne.
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