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Objectif Cinéma :
Sur scène, vous pouvez trébucher
par inadvertance, etc.
Pierre Richard :
Cela m’est arrivé parfois de sauter dix lignes et de revenir
aussitôt en arrière sans que personne ne s’en rende compte.
Si j’arrive à garder mon calme, il n’y a aucun danger. Mais
si je ne le garde pas, ça ne va du tout. J’ai bien peur
d’avoir toujours une appréhension au détour d’une scène
quand j’arriverais à la centième du spectacle !
En même temps je reste totalement maître de mon spectacle.
Ce qui n’est pas le cas au cinéma, où l’on est toujours
obligé de composer. On commence par s’autocensurer dès l’écriture,
pour des raisons économiques. Et l’on y perd de toute façon
toujours des plumes, l’important étant de garder les plumes
essentielles ! Par exemple, vous avez besoin de tourner
dans un salon de coiffure. Le coiffeur accepte que vous
tourniez le lundi car c’est son jour de fermeture. Mais
à six heures du soir, vous n’avez pas fini le tournage.
Et bien, même avec tout l’or du monde, vous ne pourrez pas
tourner le mardi. Le coiffeur ouvrira, quoi qu’il arrive ! !
Vous êtes alors obligé de couper un peu la scène ou d’inventer
une autre situation. Au théâtre, je n’ai aucune contingence.
Sauf celle de finir à huit heures moins dix !
Objectif Cinéma :
Dans ce spectacle, vous êtes à la fois vous-même et en même
temps un personnage créé à partir de votre personnalité.
Vous jouez souvent avec votre personnalité comique originelle,
comme ce personnage de Romain Romain, dans Droit dans
le mur, un acteur comique déchu perdu sur la scène d’un
petit théâtre de banlieue…
Pierre Richard :
Oui, mais là je me suis un peu trop plombé ! Je me
suis même enterré ! Les distributeurs ne m’ont pas
aidé non plus car le film est sorti au mois d’août, à des
mauvaises dates. C’est probable aussi que le film n’était
pas complètement réussi. Mais il n’a pas eu ses chances
non plus.
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Objectif Cinéma :
Le thème du dédoublement
court au travers de nombreux films que vous avez réalisés
et/ou interprétés : C’est pas moi, c’est lui,
Le jumeau d’Yves Robert, etc.
Pierre Richard :
Cette dualité, je l’ai depuis toujours. J’avais d’un côté
un grand-père polytechnicien catholique rigoriste, châtelain
milliardaire, et de l’autre, un grand-père exilé, italien,
qui parlait à peine français. Je pense avoir hérité de cette
dualité. J’ai appris le baisemain avec mon grand-père paternel
et à poser des collets dans la forêt avec mon grand-père
italien !