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Objectif Cinéma :
Concernant les festivals, on a souvent l’impression qu’un
film sélectionné à Clermont-Ferrand va faire obligatoirement
la tournée des autres festivals de courts, qu’il va faire
partie de la compétition aux Lutins, aux César’, etc…
Ron Dyens :
Pas forcément. Si on prend le film français qui a reçu le
grand prix l’année dernière à Clermont, il n’a pas fait
énormément de festivals, il n’a pas fait une carrière mirobolante.
Il y a Clermont-Ferrand et les autres festivals. C’est ça
le problème. Le festival de Brest est magnifique mais il
fait dix fois moins d’entrées, et tous les acheteurs étrangers
vont à Clermont, c’est une vitrine : être sélectionné
à Clermont, c’est avoir accès aux acheteurs, aux festivals
étrangers, etc. C’est toujours le problème du centralisme.
Objectif Cinéma :
La flamme
a été un grand succès. Est-ce que ce film continue de rapporter
de l’argent à Sacrebleu ?
Ron Dyens :
Oui. C’est un film qui a effectivement rapporté pas mal
d’argent. C’est une carte de visite, mais nous avons eu
beaucoup de chance avec ce film et en avons profité. Ce
n’est pas tous les ans qu’une chance comme celle-ci se reproduit.
On en a très vite pris conscience, d’autant plus que Jérôme
et moi avons fait avant des films qui n’étaient pas sélectionnés.
Aujourd’hui, nous souhaitons nous développer, changer de
locaux, avoir les moyens de nos ambitions. On a changé
nos ambitions mais on fait attention à ne pas se laisser
griser.
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Objectif Cinéma :
Il n’y avait pas de volonté
de faire « un coup » avec La flamme ?
Ron Dyens :
Pas du tout. Clermont-Ferrand a été le premier festival
où il a été présenté. J’avais très peur de l’accueil et
finalement je n’ai pas très bien compris l’engouement :
ce film a été tourné en une journée et les effets spéciaux
ont pris un an ! On n’avait donc plus de recul devant
le film contrairement aux spectateurs qui le voyaient
pour la première fois. Avec le recul, je comprends
que certaines personnes aient pu parler de film marketing
ou de parler de superbe hommage au cinéma, mais en le
faisant je voulais simplement jouer sur deux niveaux.
Certains ont cru que je connaissais aussi bien l’histoire
du cinéma qu’un Henri Langlois, etc. Ce n’était pas le
cas. C’est simplement l’envie de faire ce film qui a plu.
Je n’ai jamais été aussi content des films produits par
Sacrebleu en 2003, et pourtant ils n’ont jamais été aussi
peu sélectionnés. C’est difficile à comprendre…
Objectif Cinéma :
Dans la série des films
produits en 2003, il y aussi La routine, un film
d’animation de Nicolas Babouche...
Ron Dyens :
C’est un film dont nous avons souhaité développé l’animation.
On s’en est donné les moyens. On s’est rendu compte que
les réalisateurs n’étaient pas forcément de bons scénaristes,
alors on a cherché, on est allés à l’AFCA, à l’Agence
du court métrage, à Annecy, on a rencontré les écoles,
on a commencé à recevoir des projets, on a été très vigilants
à ne pas prendre tout et n’importe quoi, surtout que le
film d’animation a une économie très différente. Et l’on
s’est retrouvé après six mois ou un an de recherches avec
deux ou trois projets…