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La Gazette du Doublage :
Un acteur "choisit" ses
rôles. Comment fait son doubleur attitré pour "assumer"
ces choix et le suivre au fil de sa carrière ?
Jean-Pierre Michael :
Malheureusement je n'ai aucun droit de suivre la carrière
d'un comédien.
C'est à la discrétion du client distributeur du film, et les
problèmes d'agenda ou de finances ne les gênent aucunement
pour nous remplacer. Tant que le grand public ne dira rien
sur ce sujet qui concerne pourtant 98% des spectateurs, les
voix changeront au gré des caprices, des mésententes, des
questions financières ou des libertés.
Le doublage est considéré souvent par les distributeurs comme
une figure imposée mais très libre en même temps ! C'est malheureusement
le parent pauvre de la post-production, et les moyens investis
(temps d'écriture, de préparation, acteurs etc..) ne sont
souvent pas à la hauteur des ambitions affichées J'ai fais
le film annonce de certains films (Fight-club, Le
mexicain, Sweet september) en m'apercevant ensuite
que j'avais été remplacé uniquement parce que le chef de plateau
a dit que je n'étais pas libre.
La Gazette du Doublage :
Parmi les acteurs que vous avez doublés,
quel est celui dont vous vous êtes senti le plus proche et
quel est celui que vous avez eu le plus de mal à " rendre
" ?
Jean-Pierre Michael :
Brad Pitt est sans doute celui avec lequel je me sens le plus
d'affinités d'acteur. Les acteurs de seconde zone de série
sont quelque fois très mauvais et très difficile à doubler
parce que "hors-rythme" et hors-tout !
La Gazette du Doublage :
Est ce que les acteurs que vous avez doublés vous ont donné
leur avis sur la façon dont vous les avez "servis"
? Est-ce que certains ont eu des exigences par rapport à la
façon dont ils voulaient être doublés ?
Jean-Pierre Michael :
Jamais
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La Gazette du Doublage :
Comment avez vous été choisi pour doubler Largo ?
Jean-Pierre Michael :
Après beaucoup d'essais infructueux, M6, pour qui je doublais
une autre série (avec un ange) m'a demandé de faire les
essais en Belgique. Ca a marché!!
La Gazette du Doublage :
Avez vous rencontré Paolo Seganti
et savez-vous ce qu’il pense de votre travail ? Que pensez-vous
du sien ?
Jean-Pierre Michael :
Je ne l'ai jamais rencontré mais l'anecdote veut qu'il ait
envoyé la version française de la série à ses parents en
Italie plutôt que la VO. Il se trouve beaucoup mieux, parait-il,
avec ma voix qu'avec la sienne qu'il ne supporte pas ! A
vérifier avec lui quand vous le verrez (rire)
La Gazette du Doublage :
Combien cela demande-t-il de temps
pour doubler un épisode d'une série comme Largo ?
Et un film de deux heures ? Existe-t-il des différences
entre les deux approches ?
Jean-Pierre Michael :
Le cas Largo winch est un peu hors norme puisqu'une grosse
partie du doublage est réalisée en Belgique. Seul Simon,
moi et Cardignac sommes doublés à Paris. J'enregistre seul
la plupart du temps, et je peux donc enregistrer (étant
assez rôdé au rôle) un ou deux épisodes par jour. Un film
cinéma se double en une semaine à peu près...