|
|
|
|
Objectif Cinéma :
Est-ce que cela vous a influencé pour l’écriture du scénario
?
Nicolas Boukhrief : Non,
on ne pense pas forcément au public lors de l’écriture, mais
à raconter le mieux possible son histoire.
Objectif Cinéma : Comment
s’est formée votre association avec Eric Besnard (réalisateur
du Sourire du clown, ndr) pour l’écriture du Convoyeur
?
Nicolas Boukhrief : Richard
Grandpierre et moi avions rencontré Eric Besnard à Canal Plus
Ecriture. Quand j’ai eu l’idée du Convoyeur, je lui
ai très vite proposé. On se connaissait très peu, on a bu
un café ensemble, je lui ai raconté l’histoire et il a rebondi
aussi sec, avec plein d’idées. On s’est entendu à merveille.
On parlait des scènes, et c’est lui qui tapait physiquement
le scénario, qui écrivait les séquences avec son propre style.
Je lisais donc le scénario comme celui de quelqu’un d’autre
car je n’aurais pas forcément écrit comme lui les scènes que
nous avions travaillées ensemble. Je n’ai repris l’écriture
que pour la dernière version, celle qui était destinée à l’équipe
de tournage.
|
|
|
|
Objectif Cinéma :
Ce n’était pas la première fois que
vous aviez un co-scénariste…
Nicolas Boukhrief : J’avais
écrit Le plaisir avec Dan Sasson, qui avait une formation
plus littéraire et théâtrale que cinéphilique. C’était plus
une recherche théâtrale, post-moderne.
Objectif Cinéma : Autant
le plaisir était un film « fin de siècle »,
post-moderne justement, autant Le convoyeur est un
film sur la peur, un sentiment qui prédomine en ce début de
21ème siècle…
Nicolas Boukhrief : Je
ne l’avais pas du tout réfléchi quand j’ai fait le film, ce
n’est qu’après coup que je me suis rendu compte que ce qui
arrive au personnage principal pouvait arriver à n’importe
qui, dans une gare à Madrid par exemple…
Autrement dit être au mauvais endroit au mauvais moment… Mais
je ne sais pas jusqu’où l’histoire que je raconte peut rejoindre
une angoisse profonde. Cela dit, sur le tournage, on a pensé
aux terroristes d’Al Quaeda, pour trouver une manière singulière
de créer de la peur. On a vu cent fois au cinéma des
attaques de fourgons par des mecs encagoulés. Comment les
mettre en scène de façon suffisamment abstraite pour qu’ils
deviennent la terreur absolue ? Ces types vous tombent
dessus et veulent vous tuer sans que vous sachiez qui ils
sont ni ce qu’ils veulent…
|