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Objectif Cinéma :
Votre film, ainsi que celui tourné
par vos amis issus de la même école que vous (une autre
guerre, de Milhama Aheret), adoptent un discours alternatif
à l’idéologie (guerrière dans un cas, religieuse dans le vôtre)
dominante. Eprouvez-vous, en Israël, la nécessité de produire
un cinéma politique ?
Oded Binnun : Je ne pense
pas que nous ressentons cette nécessité. Ici, le film traite
de la vie personnelle de la protagoniste.
Michal Brezis : C’est
politique au sens où on transmet un message, mais pas au sens
où le film s’inscrit dans une quelconque actualité. C’est
vrai que c’est une critique de la société.
Objectif Cinéma : Votre
film tâche de rendre une certaine dissonance entre une vision
idéale, parfaite du monde, et une réalité plus noire, parfois
désastreuse…
Michal Brezis : Oui, c’est
une critique de cette société qui est tellement fière de sa
propre idéologie et rejette le moindre enfant qui ose ne pas
honorer les traditions qui la soutiennent. A une autre échelle,
l’enfant qui ne suit pas les traditions devient la honte de
la famille. Ce film est nécessaire pour que les gens voient
que transgression les lois religieuses comme le fait l’héroïne
de l’histoire n’est pas une honte. Ils ne doivent se sentir
ni coupable ni honteux de vivre en dehors de ces lois.
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Objectif Cinéma :
Quelles sont vos influences pour ce
film. On ne peut pas s’empêcher de penser, en le voyant, au
premier film de Sofia Coppola, Virgin Suicides, tant
les adolescents sont décrits de manière sensuelle, poétique,
comme si elle sortait tout droit d’un souvenir ou d’un livre
romantique et désuet.
Michal Brezis : Nous n’avons
pas vu Virgin Suicides, en revanche, il est vrai qu’on
avait clairement en tête Romance de Catherine Breillat,
notamment pour les couleurs. On a cherché à décrire un univers
très féminin c’est vrai.
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