Objectif Cinéma
: Avez-vous beaucoup de livres
en langues étrangères ?
Frédéric Damien :
J’en avais plus il y a trois ou
quatre ans. Les ventes sur Internet par des groupes comme
Amazon sont une réelle concurrence. C’est inutile d’importer
des ouvrages américains que les gens peuvent trouver sur Internet
à –30 %, voire –40 %. J’ai donc réduit le rayon.
On a un public vraiment intéressé par le sujet. Ce sont des
gens qui s’informent. Par conséquent ils vont aller sur les
sites et comparer. J’essaie alors de prendre des ouvrages
pour lesquels vous vous laissez emporter ou séduire quand
vous les avez entre les mains. Comme les beaux livres de cinéma,
par exemple sur les affiches. Ils peuvent concerner un public
un peu plus âgé, qui n’est pas forcément connecté à Internet.
Objectif Cinéma : Quels
livres se vendent le mieux ?
Frédéric Damien :
Le Hitchcock-Truffaut est toujours
incontournable. On vend aussi beaucoup le livre sur Kubrick
par Michel Ciment, les textes de François Truffaut. Il y a
toujours une demande sur Cassavetes. L’actualité joue également.
Les gens se ruent chez nous en pensant qu’on va leur sortir
dix livres sur le cinéma coréen. Il peut aussi y avoir une
actualité événementielle, à l’occasion d’une rétrospective
ou d’un anniversaire.
Quand une nouvelle biographie sort sur Marilyn Monroe, je
n’en vends pratiquement pas. En revanche, un essai sur Monteiro,
édité par Yellow Now, a bien fonctionné (Pour Joao Cesar Monteiro,
ndlr). On ne les trouve pas dans toutes les librairies
générales. Ceux qui les achètent s’intéressent à un cinéma
d’auteur assez pointu.
Objectif Cinéma :
Comment se porte la vente de livres
de cinéma en général ?
Frédéric Damien : Je
n’ai pas perçu de baisse au niveau de la vente. Le chiffre
d’affaire est stable, et même en légère augmentation. Mais
cela est peut-être dû au fait que la librairie a subi une
restructuration. Nous avons arrêté les affiches, qui étaient
plutôt intéressantes commercialement. Il m’en reste une petite
sélection facile d’accès, ainsi que des cartes postales sur
les classiques du cinéma français. On a remplacé ce rayon
par une diversification. Nous avons un partenariat avec les
éditions Léo Scheer. Il y a des ouvrages de poésie. Mais je
pense qu’il y a une cohérence avec le cinéma, ils appartiennent
tous deux au domaine de la création.
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