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Une affaire qui roule (c) D.R.

Objectif Cinéma : Et si vous n’aviez pas été comédien, quel métier vous aurait tenté ?

Clovis Cornillac : Boxeur. Plus petit, je rêvais aussi d’être avocat, des métiers de représentations, en fait.



Objectif Cinéma : Isabelle Huppert disait à propos des rôles qu’elle avait interprétés, que ce n’était pas forcément ses rôles les plus sombres qui étaient les plus durs à jouer. Qu’en pensez-vous ?

Clovis Cornillac : Chaque travail est particulier. Effectivement parfois, ce ne sont pas les choses absolument terrifiantes qui sont les plus compliquées à faire sur le plateau parce que c’est assez clair à jouer. Vous êtes dans une bonne ambiance, vous vous marrez et tout d’un coup il y a le « moteur » et vous êtes dans quelque chose qui est assez violent, terrible. Mais disons, qu’il n’y a pas de règles. J’ai fait des comédies où ça c’est super bien passé, où c’était très facile, et d’autres films qui étaient durs et où c’était dur… Parfois, ce n’est même pas sur la durée d’un film, c’est sur une ou deux séquences. Ce n’était pas facile à accoucher, pour plein de raisons. Parce que les gens ou moi-même étions assez fatigués par exemple… Mais, il n’y a pas de règle, il n’y a aucune règle. Ni à mon avis, dans le drame, ni dans la comédie. Tout ça est très large.

  Carnages (c) D.R.

Objectif Cinéma : De toute votre carrière, quel est le rôle qui vous a semblé le plus difficile à interpréter ?

Clovis Cornillac : Britannicus, au théâtre, parce qu’avant de faire cette pièce, je zozotais, et je ne voulais absolument pas retirer ce défaut de prononciation. J’avais fait des films avec et j’avais un caractère qui fait que je suis très orgueilleux. Et ça me cassait les couilles d’entendre des gens de théâtre dire « oui mais quand même ! », etc… Et je leur disais : « Mais je vous emmerde, si c’est pour parler comme tout le monde, ça ne m’intéresse pas. Je ne suis pas comme tout le monde. J’ai ma personnalité, etc… »

Et le jour où Françon m’a proposé Britannicus, il s’est avéré que j’ai lu tout seul le texte dans ma chambre en me disant ensuite : « Mais ce n’est pas possible de dire des alexandrins avec un cheveu sur la langue, c’est inaudible ». Donc, tout seul avec mon meilleur pote qui m’a expliqué comment on pouvait essayer de corriger cette affaire, j’en ai chié vraiment très fort avant d’y arriver, et depuis je ne zozote plus.

Objectif Cinéma : Et le rôle qui vous a le plus séduit ?

Clovis Cornillac : Je ne pourrais pas vous le dire parce qu’une carrière c’est comme une personne, c’est plein de paradoxes, de choses différentes. Donc on ne peut pas élire un truc parce qu’un rôle m’a beaucoup plu par rapport au rôle précédent, etc…Tout est en variations.