Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Le Mystère de la chambre jaune (c) D.R.

Objectif Cinéma : Mais tu arrives à vivre quand même de ton métier d’acteur ?

Jean-Noël Brouté : Oui, jusqu’à présent. Mais je ne sais pas ce que ça va donner avec le nouveau régime des intermittents. Là je pars travailler deux mois sur le tournage du Parfum de la dame en noir, mais c’est grâce à Bruno (Podalydès). Il me propose des rôles que personne ne me proposerait. Dans Le parfum…, Sinclair a un rôle plus important. Dans Le mystère…, il était un peu en marge, ne se mêlait pas beaucoup des affaires, il avait son petit jugement qui n’intéressait pas grand monde, mais là, il devient davantage moteur de l’action.


Objectif Cinéma : Tu as l’impression d’être en décalage dans le cinéma français ?

Jean-Noël Brouté : Totalement. D’ailleurs là j’ai l’impression que tu interviewes un peintre en réalité, car je suis en train de peindre… Je fais des tableaux pour un copain, et Bruno (Podalydès), qui m’avait demandé de faire une affiche représentant Balmeyer pour Le mystère de la chambre jaune, m’a demandé aussi de faire deux tableaux pour Le parfum de la dame en noir. Il m’a demandé de refaire Arditi, mais en fakir cette fois, et un portrait du personnage joué par Bruno mais censé être un de ses ancêtres en costume de capitaine de bateau, un peu comme le tableau représentant le Capitaine Haddock dans Le secret de la licorne.

  Le Mystère de la chambre jaune (c) D.R.

Objectif Cinéma : Être acteur, pour toi, ce n’était pas une vocation à l’origine ?

Jean-Noël Brouté : C’est venu un peu par hasard, oui.  Comme je ne savais pas trop quoi faire dans la vie, j’avais suivi un copain de Versailles qui faisait les Beaux-Arts. J’y ai suivi les cours pendant deux ans, et j’ai rencontré là-bas un type qui faisait du théâtre. C’est en l’accompagnant au Théâtre Montansier à Versailles que j’ai trouvé ça vraiment bien. J’ai alors pris des cours de théâtre et je n’ai plus jamais arrêté. Aux Beaux-Arts, déjà, on me disait « tiens t’es marrant, toi, tu devrais faire du théâtre ». Même étant gamin, on me le disait souvent. Donc, au bout d’un moment c’est vrai qu’on se dit pourquoi pas… J’ai suivi pendant deux ans les cours du Conservatoire de région de Versailles, puis je suis allé au Cours Florent, pendant deux ans également. C’était assez familial, j’en garde un bon souvenir.


Objectif Cinéma : A l’issue de ces quatre années de cours d’art dramatique, qu’as-tu appris ?

Jean-Noël Brouté : J’en suis sorti avec l’impression de vraiment savoir jouer. Dans le microcosme du cours de théâtre, tu peux très vite devenir populaire, genre « la petite star » du cours. C’est une bulle en dehors de la réalité. Tu as l’impression d’être très fort aussi. Et puis c’est moins évident quand on sort et qu’on est confronté à la réalité. On travaillait beaucoup, on montait des spectacles dans des conditions quasi professionnelles. Mais tout dépend de ton envie de travailler ou non. A la fin de l’année, Florent invitait des professionnels, on passait des scènes devant eux à l’espace Cardin. Cela m’a permis à l’époque de trouver un agent.