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Objectif Cinéma :
Il n’y avait pas encore de cours centré
sur le rapport à la caméra…
Jean-Noël Brouté : Non,
pas encore. On travaillait parfois des scènes de cinéma, on
les travaillait différemment mais pas encore avec la caméra.
Et c’est vrai que c’est utile car quand tu débarques sur un
plateau de tournage, c’est un univers complètement différent.
Objectif Cinéma : Tu
n’étais pas à l’aise avec ça quand tu as commencé à tourner
pour le cinéma ?
Jean-Noël Brouté : Je
pense alors avoir été beaucoup plus à l’aise à l’époque, par
rapport à maintenant ! Ce n’est pas que je ne suis pas
à l’aise avec des réalisateurs comme Bruno et des personnes
que je connais, mais quand je ne connais personne, je ne me
sens pas du tout à l’aise. J’avais tourné un jour dans un
épisode de Joséphine ange-gardien avec Mimie Mathy.
Le réalisateur voulait absolument que ce soit moi pour ce
personnage, il avait un très bon a priori sur moi et dans
ces cas-là, il y a une sorte d’enjeu pour ne pas le décevoir
et être à la hauteur. Le genre « vous allez voir,
il est très drôle, il va tous nous faire rire !
». Tu te sens alors être obligé d’être drôle, c’est terrible !
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Objectif Cinéma :
Ta rencontre avec Bruno Podalydès
a été déterminante. Comment s’est-elle produite ?
Jean-Noël Brouté : On
habitait dans la même rue à Versailles, on se croisait, on
ne se connaissait pas. Et c’est par Philippe Uchan, qui était
au Cours Florent avec moi et qui a fait ensuite le Conservatoire
avec Denis Podalydès, que j’ai rencontré Bruno. Ce dernier
préparait alors Versailles Rive Gauche, Denis en a
parlé à Philippe, il cherchait encore un acteur pour le film.
Philippe a parlé de moi, Bruno avait vu une pub pour les rasoirs
que j’avais faite et qui passait à l’époque. Je l’avais rencontré
et il m’a donné le rôle de Matthieu, le petit frère. Le scénario
était très mince à l’origine, le film devait faire 20 minutes
et tout a évolué pendant le tournage. Cela me faisait plaisir
d’entrer dans cette bande d’acteurs qui faisait le Conservatoire :
c’était un peu mes grands frères, Denis Podalydès, Michel
Vuillermoz…
Objectif Cinéma : Votre
amitié et votre relation professionnelle avec Bruno Podalydès
se sont consolidées ensuite avec Dieu seul me voit…
Jean-Noël Brouté : À la
fin de Versailles Rive Gauche, Bruno avait promis à
tout le monde, techniciens et comédiens, de les reprendre
le jour où il ferait son long-métrage. Environ 3 ans se sont
écoulés entre les deux films. Le fait qu’il ait tenu sa promesse
pour tous les gens qui étaient alors disponibles et qui pouvaient
faire ce film, était très « classe » ! Il n’a
pas cédé aux sirènes des producteurs qui lui proposaient des
acteurs plus connus, par exemple. Quand il m’a proposé le
rôle d’Otto, j’étais vraiment très touché. J’ai eu peur
là aussi de ne pas être à la hauteur…
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