Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
  Le site du doublage
La gazette du doublage : Le site www.doublage.qc.ca publie désormais une lettre d’information en anglais à l’attention des majors. Comment les démarches de l’Uda sont elles reçues par Hollywood ?

Pierre Curzi : Nous entretenons des contacts réguliers avec Hollywood afin de leur expliquer ce qu’on veut, ce qu’on souhaite, que le doublage est au Québec un secteur industriel important pour les membres que je représente mais aussi au regard de la distribution culturelle.

Nous maintenons entre eux et nous une sorte de deal. Les Américains préfèrent les deals aux lois. Peut-être que ce qu’ils craignent avec une loi c’est que cela crée un précédent mais le doublage doit être fait par ceux dont la langue est la langue parlée dans le pays auquel un film s’adresse.

Je me suis rendu deux fois à Hollywood, une fois pour rencontrer les gens de chez Warner et l’an dernier pour rencontrer les gens de la Fox. J’y retournerai probablement l’année prochaine pour rencontrer l’ensemble des distributeurs.


La gazette du doublage : Le doublage québécois bénéficie de formidables atouts : une formation de qualité, des professionnels expérimentés (qu’ils soient techniciens, adaptateurs ou comédiens) et une relève vocale assurée avec brio. De quoi a t’-il besoin pour renforcer sa position sur son marché domestique et dans la Francophonie ?

Pierre Curzi : Pour renforcer son marché domestique le doublage québécois a incontestablement besoin d’une loi mais d’autres éléments sont à prendre en considération : les conditions de déroulement d’un doublage sont vitales à sa qualité surtout face à une concurrence européenne forte et c’est vrai que la formation au doublage se développe parallèlement à la diversité des voix.

Il ne faut pas négliger aussi l’incidence du développement de la numérisation sur la distribution cinématographique, qui offrira la possibilité de sortir un film du jour au lendemain partout dans le monde à la même heure dans des salles spécialement équipées. Bref, tout va devenir instantané et la question est : où se fera le doublage ?

S’il n’y a plus de marché protégé, plus de « zones » comme c’est le cas maintenant, seuls la qualité et le prix feront la différence s’il n’y a pas de loi d’ici là. Nous sommes démographiquement désavantagés par rapport au bassin de doublage que représente l’Europe et c’est donc sur le maintien de conditions propices à la qualité que nous insistons.