Objectif Cinéma :
Tarnation est un
film hybride entre fiction, portrait et documentaire. Faites-vous
une différence entre fiction et documentaire lors de la sélection ?
Frédéric Comtet :
Au début, on envisageait de rester
orienté « fiction », puisque d’autres bons festivals
qui s’intéressent au documentaire existent déjà, mais avec
Tarnation, on a effectué un virage. Des films à la
frontière entre fiction et documentaire apparaissent, mis
en forme de telle façon qu’ils deviennent des fictions. On
entre dans une nouvelle brèche de plus en plus étroite. Le
numérique permet de faire une fiction totalement ancrée dans
la réalité, à cheval entre le documentaire et la fiction,
ce que ne permet pas le 35mm. Quelque chose de nouveau se
crée grâce au numérique, on ne peut pas continuer à cloisonner
les choses, et du moment qu’on est touché par un film, on
le choisit. On le voit avec le film de Michael Moore (Fahrenheit
9.11), j’ai vu aussi un film sur le groupe Metallica qui
est si bien monté qu’il en devient presque une fiction. Tarnation
est en effet totalement hybride. Ce n’est que de la matière
vraie, mais c’est mis en forme comme une fiction, et c’est
là que ça devient intéressant.
Objectif
Cinéma : Vous
avez collaboré avec le festival Nemo pour la section expérimentale ?
Frédéric Comtet :
On a une sélection expérimentale qui
nous est propre, mais on essaye de ne pas trop élargir car
on risquerait de perdre notre identité. Il y a tellement de
choses qui se font autour de l’expérimental que ça devient
très vaste, on ne veut pas se disperser. C’est pour ça qu’on
a fait appel à Nemo.
Objectif Cinéma :
Le festival marche bien ?
Frédéric Comtet :
Ça marche, mais pour le grand public,
on est encore une curiosité. Notre public est ciblé, c’était
également un choix. Mais on espère que le public s’élargira
petit à petit.
Être à Lyon, c’était un choix puisqu’on s’est aperçu qu’il
n’y avait aucun festival à Lyon, qui est quand même le berceau
du cinéma. C’est une belle ville, très accessible depuis Paris,
avec beaucoup d’avantage pour créer un festival.
Objectif Cinéma :
Jonathan Caouette est-il venu présenter son film ?
Frédéric Comtet :
Il n’a pas pu venir puisqu’il
a dû reprendre son film, notamment au niveau du mixage et
afin de sécuriser les droits musicaux, puisqu’il y a énormément
de musique dans le film et que certains droits ne sont pas
évidents à avoir. Et comme le film sort fin octobre 2004 aux
Etats-Unis, il devait être présent là-bas. Il viendra ensuite.
Il tient beaucoup à être présent en France qui est un pays
qui lui est cher, notamment par sa cinéphilie.
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